Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

Recherche

3 novembre 2005 4 03 /11 /novembre /2005 00:00

10 novembre 2005 : Encore des Krétins au chapitre 7. J'ai plusieurs mises à jour d'avance, après, je me remets au legacy challenge. Hamon se dévergonde, et comment !

8 novembre 2005 : Aujourd'hui, la suite des mésaventures d'Hamon Krétin avec Brenda Letourneau, sa voisine commencées au chapitre 5. A lire au chapitre 6 des Krétins : Les mauvais coucheurs.

4 novembre 2005 : J'ai changé le design du blog, ça devrait faire plaisir à Max. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. J'ai également mis à jour ma page de liens et inséré un nouveau lien dans mes trouvailles. Mais... pas de nouvel article.

 

Aujourd'hui, page 13, la suite du legacy challenge de Max Dubagne et un nouvel épisode des Krétins page 5. Bonne lecture.

 

Partager cet article
Repost0
30 octobre 2005 7 30 /10 /octobre /2005 00:00

Le 4 novembre 2005 : Un site magique pour les téléchargements : skins, papiers peints, tableaux... The Sims2 Downloads

2 novembre 2005 : Le fabuleux site Simply Simstatik a changé de nom, vous le trouverez chez Sage Sims pour vos vêtements chics, en particulier les seniors.

 30 octobre 2005: des vêtements pour femmes enceintes sur The SIMS2 UK. Enregistrement gratuit. Mais attention, il faut télécharger un hack et faire un code. Moi je ne m'y risque pas. Mais s'il y en a que ça intéresse...

  Sur ce site, vous trouverez des vêtements grunge pour vos Sims crados.

Partager cet article
Repost0
11 septembre 2005 7 11 /09 /septembre /2005 00:00

ENTRETIEN AVEC... MAX DUBAGNE

Max Dubagne, les mauvaises langues diront, que c'est un peu à cause de vous que Fonsine a commis ce blog.
-Ooooh, vous z’allez tout de même pas me faire porter le chapeau ! Je faisais mon petit challenge en père peinard sur le site officiel des Sims, et voilà qu’on nous dit qu’il serait bien d’aller se faire voir ailleurs.

Hem ! C’est pas tout à fait ce qu’on a dit
-Ah-bon ! Et qu’est-ce qu’on a dit, d’après vous ?

On a dit… enfin, un modérateur a dit, que vous méritiez d’avoir votre blog, c’est plutôt flatteur pour vous, non ?
-Ca pourrait l’être, mais là… c’est quoi ce rose ? C’est un blog sur Max Dubagne, ça ?

C’est… enfin, c’est un blog, quoi ! Et d’ailleurs, vous ne serez pas tout seul sur ce blog. Je suis sûre qu’Ernestine Lavioque le trouvera très bien ce rose.
-Ah-ben, si la vioque est contente, j’ai plus rien à dire, pas vrai ?

Max, mon petit Maxou… il est si moche que ça, mon blog ?
- Je ne suis PAS votre petit Maxou ! C’est quoi ces manières ? Y a que ma femme Jeanne, qui a le droit de m’appeler comme ça. Votre blog, il est… tiens, je préfère me taire !

Bon, puisque vous le prenez comme ça. Une tite minute, je reviens…

 

 

 

 

                                                   

 

 

 

 

 

 

    Là ! J’y ai collé une photo de vous récente !

 

 

 

 Aaaah, on fait moins le malin, maintenant !

Entretien avec... Ernestine Lavioque

-Wouaouh, bravo Fonsine, il est super votre blog !
-Hem, merci beaucoup Ernestine, mais vous savez, je n’ai pas grand mérite, j’ai juste pris un modèle tout fait.
-Ah, ben faut déjà le faire ! Moi j’y serais même pas arrivée. A nos âges…
-(Glups !) Si nous changions de sujet ? Vous vous faites rare, Ernestine, on peut  savoir ce que vous devenez ?
-Ah-ah, vous êtes bien curieuse. Disons que… je me laisse vivre. Je profite de ma liberté.
-Ce n’est pas trop dur de vivre seule ?
-Et qui vous dit que je vis seule ? (Zut, je me suis vendue, là).
-Aaaah, vous avez retrouvé quelqu’un ! Laissez-moi deviner, il ne s’appellerait pas Léon, par hasard ?
-Vous êtes une fine mouche, Fonsine. A croire que vous nous surveillez.
-Si peu, Ernestine, si peu… Alors Léon a emménagé ?
-Pour le moment. Mais nous envisageons sérieusement d’entrer en maison de retraite. Tiens, vous qui êtes bien informée, elle est bien la maison de retraite de Montsimpa ? -Les Portes du Paradis ? De ce que j’en sais, c’est le grand luxe. Mais la directrice est un peu… je dirai spéciale.
-Elle est spéciale ? Comment ça, elle est spéciale ? Vous me faites peur, là. Elle maltraite ses résidants ?
-Noooon ! Grands Dieux non ! Mais elle a son caractère.
-Ah-ben, qui ne l’a pas ? Ne vous en faites pas, je suis de taille à me défendre. Si c’est une question de caractère, j’ai été à bonne école avec ma fille Mélanie.
-A bientôt donc, sur ce blog. Je ne vous cache pas que je suis curieuse de voir ça.
-A bientôt, Fonsine, à bientôt. Et n’écoutez pas le vieux râleur, votre blog est très bien comme ça, ne changez rien surtout !
-Ca ne risque pas ! Faudrait déjà que je sache comment m’y prendre. Encore merci, Ernestine, et comme on dit : à la revoyure !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Partager cet article
Repost0
10 septembre 2005 6 10 /09 /septembre /2005 00:00

 

 

  Les avis sont partagés concernant l'opportunité d'engager nos chers Sims dans un challenge. Il y a les convaincus, dont je suis, les septiques, et aussi quelques détracteurs. Mais qu'appelle-t-on challenge ? Interrogeons le Petit Robert, un fort en thème. Et que nous dit-il Robert ?

 

 " Un challenge est une situation où la difficulté stimule"

 

 

Le challenge le plus célèbre, est sans conteste le Legacy Challenge, dont Rahariel,s'est inspirée pour un challenge à la française : le Dynastie Challenge.
Pinstar, créateur du Legacy Challenge, y a réuni, comme autant de barrières à franchir sur un parcours d'obstacles, nombre de difficultés : Commencer avec le peu d'argent qui reste au fondateur après s'être ruiné en achetant le terrain le plus cher. Ne pas utiliser de codes de triche, ni d'objets hackés. Faire vivre une famille sur le même terrain pendant dix générations. Ne pouvoir y faire emménager que des personnages non jouables, générés par le jeu. le tout agrémenté de points de bonus et de malus, comme pour le permis de conduire.
Le succès mondial rencontré par ce challenge, a suscité d'autres vocations. Chacun voulant à son tour lancer son propre challenge.

Challenges ou concours ?
Il faut bien admettre que sous l'appellation challenge, on trouve aujourd'hui des concours, autorisant les codes de triche, qui à mon sens, n'ont plus grand chose de commun avec un véritable challenge. Où est la difficulté à créer une jolie Simette ?
Le jeu lui même en génère par milliers. Il suffit de leur dénicher une coiffure originale et de beaux vêtements sur le net, le tour est joué.

Un challenge pour quoi faire ?
Le phénomène challenge a peu a peu gagné à sa cause un nombre croissant de joueurs, certains par manque d'imagination, certains par pur amour de la difficulté, d'autres pour partager, sur le forum officiel, leur passion du jeu avec des joueurs impliqués dans un même challenge.
S'il est incontestable que le jeu se suffise à lui même, pour ceux qui ne disposent que d'un temps limité pour jouer, ou pour les chroniqueurs débordant d'imagination, il est un fait que pour les accros, une fois la maison meublée et les Sims au top de leur carrière professionnelle, s'installe la routine : boulot-miam-miam-dodo.
Phénomène accentué par l'usage abusif des codes de triche, permettant d'avoir à disposition une tirelire inépuisable et une humeur au beau fixe.
Certains joueurs, qui ne s'en croyaient pas capables, ont pu découvrir grâce aux challenges, qu'ils pouvaient très bien s'en tirer sans utiliser ces codes.
Quant aux autres, j'aime à croire, qu'ils ne voient dans les challenges qu'une possibilité supplémentaire d'amusement, et non une véritable compétition.

Accro aux challenges
Comme on me l'a fait gentiment remarquer " Attention Fonsine, de ne pas devenir accro aux challenges ". Mais, trop tard, le mal est fait !
Les chroniques que j'ai toujours écrites pour moi, avant de les partager sur le site, ont peu à peu pris les couleurs des différents challenges auxquels je participe.
Un challenge me parle ou ne me parle pas. Je choisis avec soin ceux dans lesquels je me lance, soit parce qu'ils sont réalisables très rapidement et peuvent donner lieu à la prise de jolies photos comme Le concours du plus beau jardin de Simkevin, ou Le challenge de la maison rona de Darkskateangel, qui bien qu'autorisant les codes de triche, plaçait la difficulté dans le temps limité de réalisation.

Je citerai également l'intéressante suggestion de Puyol Si mon jeu était... qui m'a permis de créer des décors sortant de l'ordinaire, moi qui suis généralement si terre-à-terre avec mes Sims.
Soit parce qu'ils constituent de véritables challenges, avec des niveaux de difficulté variables, du plus coriace : le Legacy Challenge, aux abordables comme La MDR (MaisonDe Retraite) de Minitroll ou celui dont j'ai été l'intiatrice : le Challenge de la plus belle maison.
Il existe encore sur le site officiel des challenges que je n'ai pas testés, mais qui me semblent intéressants, et là, je cite de mémoire, leurs créateurs me pardonneront de ne pas citer leurs noms : Le Défi bébés à gogo de Rahariel, Hôpital Challenge de Riffloux ou le Challenge de la maison hantée la plus effrayante.

Devant la prolifération de challenges pour les Sims2, les amateurs de Sims1 ont demandé à cor et à cri des challenges qui leur soient réservés. Là, les choix sont plus limités et je ne citerai que ceux que je leur ai proposés, par méconnaissance des autres :
Le challenge de la plus belle maison pour Sims1 et le Challenge des bons maîtres pour ceux qui possèdent l'extension " Entre chiens et chats".

 

 

 

Je me propose par la suite, avec l'autorisation de leurs auteurs, de citer les règles de ces différents challenges dans cette rubrique. Mais... chaque chose en son temps.

 

 

                                                                                                                                                                     Fonsine

 

 

 

 

 

 

 
Partager cet article
Repost0
10 septembre 2005 6 10 /09 /septembre /2005 00:00

QUOI ??!!

Vous voudriez que je vous résume 4 générations de Dubagne ?

Croyez que j’ai que ça à faire ? Je dois veiller sur ma descendance, moi. Surveiller qu’ils pensent au challenge sur lequel j’ai axé ma vie.

Et puis d’abord, z’avez qu’à lire mon histoire sur le site officiel français des Sims, si ça vous intéresse tant que ça.

Comment ça, 200 pages c’est trop ! Petits lecteurs, va !

En tous cas, comptez pas sur moi pour vous jouer les prolongations. Z’avez qu’à lire « Max mon pépé » le livre qu’en a tiré Mahlaut. Paraît que c’est un best-seller. Moi, je vous préviens, c’est de la daube !

Ennnfin, vous l’aurez voulu. C’est  Mahlaut qui va être contente, d’avoir la vedette sur ce blog.

 

 

Pas trop tôt qu’on reconnaisse mes talents !

Alors, amis lecteurs, vous aimeriez savoir comment a débuté cette saga sur le legacy challenge ?

Vous ne pouviez pas mieux tomber. J’en ai justement tiré un best-seller « Max mon pépé », aux éditions Fonsine, en vente dans toutes les bonnes librairies virtuelles, au prix dérisoire de…

-Hé, Mahlaut ! T’arrête de faire ta pub, et tu leur fais le résumé, une bonne fois. Ah-non, celle-là, elle se la pète comme pas permis. Et pas la peine de t’étaler, pare au plus pressé. S’agit juste qu’ils aient une idée, pas de leur raconter ta vie.

 

 

 

Pffeuh, s’il se figure que c’est facile. Ben tant pis, je fais l’impasse sur lui, et je vous parle tout de suite de mon papa, Hélios.

-MAHLAUT !! Faudrait peut-être commencer par le commencement, quand même ! Au commencement, il y avait MOI : Max Dubagne, et ta grand-mère, Jeanne Marques, une fille de la ville de Vipercanyon où j’étais allé m’enterrer pour y fonder ma dynastie. Et nous avons eu 6 enfants, pas que ton père !

-FAUDRAIT SAVOIR !! Tu veux que je fasse vite ou que m’étale ?

-Tu t’étales pas, mais tu fais pas l’impasse sur ce qui est le plus important.

-Si tu me fais pas confiance, t’as qu’à le faire toi-même, le résumé !

-Bon, ça va, j’ai rien dit, t’as qu’à faire comme ça te change. Mais je vous préviens, c’est SON résumé, pas l’histoire de la famille Dubagne.

 

 

Donc, je vais vous parler de mon papa Hélios. C’était le fils préféré de pépé, je vois pas pourquoi je vous parlerai des autres.

Il s’était juré de tout faire pour faire avancer le challenge. Aspirant à maîtriser toutes les compétences, il a rapporté un point en réalisant son désir impossible. Mais il a fait mieux. Il a fait emménager Cécile Dupré, la jardinière et ils ont eu un fils. Mon demi-fère, Alioth, qui vit quelque part à la ville.

On a raconté beaucoup de choses sur la mort, soit-disant peu claire, de Cécile. Mais la vérité, c’est qu’elle est morte de faim dans la pièce où on l’avait enfermée par mégarde. Le problème, c’est que personne n’a jamais pu retrouver la clé.

Mon père, surmontant son chagrin, a refait sa vie avec ma mère, Célia, une jolie barmaid dont j’ai hérité les traits fins et délicats qui font encore de moi, à 64 ans, une femme très séduisante. C’est ce qu’il faut avec mon métier. Je vous ai pas dit ? Je suis une gloire de la cuisine, et j’anime une émission de télévision très prisée des ménagères de Vipercanyon.

 

Je suis bien obligée de vous parler de Séphora, la fille aînée, de Max, mon pépé. C’était une véritable harpie, qui  ne pensait qu’à courir le guilledou. Elle a trompé son mari, Romuald, l’homme de ménage de la maison, qu’elle avait honteusement dévoyé, avec Paco Perez, le facteur. Et elle a mis au monde deux jumelles : Kalliste et Sapho, qu’elle a refilées à mémé Jeanne, avant d’aller vivre sa vie avec son ancien mari et sa petite sœur Hermione, qui ne jurait que par elle.

 

 

Kalliste a fait une brillante carrière dans l’armée, où elle était madame la générale Dubagne. Faut bien reconnaître, que pour réussir dans l’armée, nul n’est besoin d’être bien malin. Parce que pour ce qui est d’être bête, Kalliste se posait un peu là !

Elle nous a pondus trois gamins, tous de pères différents : D’abord Zaniath, mon ennemie, jurée, je vous dirai pourquoi par la suite, qu’elle a eue avec Corentin, un pompier, qui lui a fait porter la plus belle paire de cornes de la ville. Puis Aleph, un fils, qu’elle a récolté avec Boris, le directeur de l’école privée, qui était venu lui parler de la conduite inqualifiable de Zaniath.

Elle n’avait rien trouvé de mieux que de lui faire visiter son lit pour l’amadouer. Et enfin, elle eut Ephraïm avec Jacques Sims, le réparateur, qui devait devenir mon mari.

 

Sur cette photo, vous voyez Aleph et Zaniath. Nan, j’ai pas de photo d’elle étant jeune. Y en a qui disent qu’elle était plutôt jolie. Je sais pas ce qui peut leur faire dire ça, moi je l’ai toujours trouvée vieille et affreuse. Zaniath, c’était la honte de la famille. Elle avait choisi l’amour comme aspiration, et je peux vous dire qu’il n’y a pas un homme dans toute la région qui n’aie pas fini dans son lit, son jacuzzi ou même, les cabines d’essayage du centre commercial, où elle avait ses habitudes. Elle a collectionnés 30 crac-cracs, et même davantage. C’était… la brebis galeuse de la famille, quoi. Elle avait commencé toute jeune, et s’était faite engrosser par le livreur de l’épicerie, un certain Michel. Mais son fils Mizar, qui fut le premier représentant de la 5ème génération, est mort… de faim devant le frigo.
Moi, je dis que ce n’est que justice. Durant un demi-siècle, tout le monde a eu les yeux braqués sur elle, l’ultra-Sim de mes deux, et ses exploits au lit, tandis qu’elle se moquait de moi, et de mon aspiration à la popularité que je n’avais pas complétée.

 

Son frère Ephraïm a mieux réussi dans la vie. Il avait choisi la carrière scientifique, qui collait avec son aspiration à la connaissance, qu’il a réussi à compléter, lui. Mais ça lui a monté à la tête, il est devenu savant fou. En même temps, il s’est mis à tourner autour d’Emilie, la jardinière qui était la fiancée de son frère Aleph. Tout ça finira mal, je le sens.

 

 

D’autant qu’il avait fondé une famille avec Erwan, une femme pompier, dont il avait eu une fille : Sélène. Une beauté, à ce que tout le monde dit. Moi, je trouve qu’elle me ressemble quand j’étais jeune. Et puis, il avait une autre fille, suite à un enlèvement par les extra-terrestres : Luzz, une alien, assez mignonne, la seule de cette branche de la famille avec laquelle j’ai pu entretenir de bonnes relations. Son côté extra-terrestre, sans doute, qui la faisait planer au-dessus des ragots, que les autres se plaisaient à colporter sur mon compte.

 

Toute ma vie, Zaniath, m’a fait de l’ombre. Mais j’ai eu ma revanche en épousant mon Jacques, et surtout, en mettant au monde des sextuplés. C’était tout de même autre chose que de coucher avec tout le quartier, comme exploit !

 

 

Tenez, je vous laisse admirer le travail : Alhena, Aïnika, Alpherg, Scheratan, Dirah et Minkata, mes petits bambins, qui sont aujourd’hui adolescents. Avec eux, la branche cadette a repris du poil de la bête. Même si, hélas, il a fallu que je demande à Luzz de bien vouloir s’en occuper, la place étant limitée à la maison. Je n’ai gardé qu’Elpherg, mon fils et Minkata, ma petite dernière, qui ont tous deux une aspiration à la richesse. A voir, s’ils réussiront, là où j’ai malheureusement échoué, il faut bien le dire. Je place tous mes espoirs en eux. Ils seront ma revanche, et les agents de ma gloire posthume.

 

-Bon, c’est bientôt fini le résumé ?

-C’est tout comme, pépé, c’est tout comme… j’ai juste à rajouter deux-trois petites choses sur mes enfants.

-Laisse tomber, tes enfants, on n’a pas fini d’en parler. Ils peuvent suivre maintenant et reprendre une lecture normale.

Non-mais des fois, elle va pas continuer à tirer la couverture à elle sans arrêt. Six enfants, et pas un qui soit fichu de choisir une aspiration potable… on va pas en faire un fromage, non plus !

Si vous voulez savoir la suite, z’avez plus qu’à lire la chronique.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 septembre 2005 5 09 /09 /septembre /2005 00:00

Fallait s'y attendre, avec son aspiration exécrable à jouer les oncles Picsou, la première exigence d'Alpherg, fut d'aller à l'école privée.
-On n'apprend rien au lycée public, on ne peut pas, c'est plein de voyous habillés comme des loqueteux. Comme si le blazer bleu marine avait jamais fait le bon élève !
Mais bien sûr, Mahlaut n'a eu de cesse de céder à ce caprice de fils à papa. On croyait avoir échappé à la visite du proviseur. On avait tout faux.

Lionel Fleury s'est annoncé pour 17 h, et Mahlaut, fine mouche, a envoyé Dirah lui souhaiter la bienvenue. Le bruit courait que Lionel était bien plus aimable avec les enfants qu'avec les adultes qu'il soupçonnait de basse flatterie, alors que, pensait-il, la vérité sort de la bouche des enfants. Vous pensez, comme on lui avait fait la leçon, à Dirah
-Surtout, tu ne lui parles pas tout de suite de son école, il est soupçonneux comme un rat, noie lui le poisson en lui parlant de son boulot, il n'aime que ça. Moyennant quoi, après avoir entendu la gamine lui parler de ses horaires démentiels et de la discipline qui fout le camp, il avait déjà une chaussure qui brillait à 22 pts, sans avoir reniflé l'odeur du cirage. Pourtant, c'était pas sorcier de deviner qu'elle n'avait pas trouvé ça toute seule, Dirah.
Mais quand on est bête..
  

Si bien que lorsque la star est arrivée pour le flatter à son tour, il était de très bonne humeur -Lionellll, très cher ! Vous avez fait connaissance avec notre petite Dirah, à ce que je vois. -Veux-tu bien aller t'habiller toi !- Excusez-la, Lionelll, elle est déjà en pyjama, la coquine.
-Mais non, laissez, chère Mahlaut, j'aime que les enfants se couchent de bonne heure pour être en forme le matin.
-Ah-ah-ah, Lionelll, vous me ferez toujours mourir de rire.
Vous voyez le rapport vous ?
Ben, moi non plus.
Mais Lionel, du moment qu'on lui dit qu'il est drôle, il le croit. Et toc, l'autre godasse commence à briller. Encore une ou deux blagues pas drôles, que j'ai pas jugé utile de relever, et Mahlaut lui propose de visiter les lieux.
Toute la sainte journée, les energiseurs avaient été sollicités pour qu'il n'y ait pas un pli sur les draps et pas une assiette à traîner, donc, côté inspection, on était parés. Mais il a fallu, bien sûr, qu'Ephraïm qu'on avait délégué aux fourneaux, fasse crâmer les homards.
Tout ça parce qu'il gatouille le savant fou. L'avait bien besoin d'applaudir Scheratan, comme si c'était la première fois qu'il l'entendait jouer du piano.
 

Heureusement que la visite ne faisait que de commencer.
-Mon chèèèèèèr Lionellll, si nous faisions un petit tour de jardin, proposa Mahlaut en le poussant vers la porte et en lançant à Ephraïm un regard éloquent.
Très éloquent le regard, même. Il disait texto :
Fais-moi disparaître cette horreur et remets toi aux fourneaux, je veux des homards nickel-chrome. Et t'as intérêt à les surveiller de près cette fois, et d'empêcher les gosses d'y toucher, si tu vois ce que je veux dire.
Ben croyez-moi si vous voulez, malgré toutes ces mises en garde, si j'avais pas été là pour lui remettre le nez dans le four, il aurait abandonné la cuisson pour aller soulager sa vessie aux toilettes, les plus éloignées tant qu'à faire.
Non-mais quand je vous disais qu'il commence à gatouiller sérieux.
Enfin, il a fini par les réussir ses homards, et Lionel a pu s'en empiffrer selon son habitude.

 

Il en a pris deux fois, le goinfre ! C'est vous dire s'il les a aimés. Mais il avait encore un petit creux. Alors il s'est jeté sur la salade de gésiers qu'Ephraïm avait préparée pour la jeune classe. Il rôtait, pétait à qui mieux-mieux.
Normal, il s'était tellement rempli la panse que ça ressortait par tous les bords.
Après quoi, Mahlaut, en parfaite hôtesse de maison, lui a offert un petit café.
-EXcellllent, votre café ! C'est pas du jus de chaussettes, lâcha-t-il en tremblottant de la tête. Je vous mets un petit bonus de 10 pour le café.
Mais ce qui est fort de café, c'est qu'il a complètement oublié de noter le repas.
Vite, vite, les comptes. 10 pour le café, 45 pour la visite, 0 pour la cuisine. C'était bien la peine d'houspiller Ephraïm.
Ben, heureusement qu'ils avaient pas été regardants sur le cirage et la brosse à reluire. Grâce à ça, il leur a collé un  petit 90 au ras des pâquerettes, mais ils ont pu tous entrer dans son école privée pour snobinards en uniforme.
On l'avait échappé belle.

 

Dès qu'il eut tourné les talons, Mahlaut s'est adressée à ses deux dernières filles.
-Il serait peut-être temps de grandir à présent, à toi l'honneur, Dirah, et tire-nous une belle aspiration, qui fasse plaisir à Max.
L'était temps qu'elle s'en préoccupe.
La gamine s'est transformée en une magnifique jeune fille, qui allait me consoler de cette bande d'obsédés du fric et de l'amour à la petite sauvette.
Que je croyais !
-Je prends l'amour comme les autres, je suis pas plus mal qu'elles, y a pas de raison !
Aaaarghhhh ! Elle m'a crevé le coeur. Moi qui la couvais d'un oeil protecteur, qui m'attendrissais sur son joli visage, qui aurais tant aimé la voir aller et venir dans cette maison aux côtés de Sélène.
On peut dire qu'elle les aura bien mal élevées ses filles, Mahlaut. Toutes des coureuses, des mangeuses d'hommes en puissance, comme Zaniath.
J'osais à peine regarder quand Minkata a lancé le dé à son tour.

 

 

 

Et là, j'ai décroché le dernier pompon.
-Moi, je choisis comme Alpherg, la richesse, a annoncé Minkata, en allant aussitôt se coiffer d'un diadème complètement ridicule, mais qui symbolisait à merveille, son aspiration à la grandeur.
6 enfants, pas un de moins, un mal de chien pour les élever, et voilà la récompense : 3 nymphomanes, 2 m'as-tu-vu et une mère à gosses.
Mais qu'est-ce que j'ai fait au ciel pour mériter pareille engeance ?
De l'air, du balai, du vent ! Virez-moi tout ce petit monde, qu'on se retrouve entre gens bien.
 

Mahlaut a dû réaliser que ma colère serait terrible. Elle a dévoilé ses plans.
-Mes enfants, vous savez que je vous aime tous également. Mais, il va falloir que certains d'entre vous acceptent de s'installer ailleurs.
Les pronostics allaient bon train tandis qu'elle s'était retirée dans sa chambre pour réfléchir.
-Qui tu crois qu'elle va choisir ? Tu penses que j'ai mes chances ? demandait Mintaka à son frère
-Bof, ce sera Scheratan, si tu veux mon avis. Toi et les autres, vous pouvez préparer vos valises.
-Et pourquoi pas moi ? J'ai fait exprès de choisir la même aspiration que toi, si on te garde, y a pas de raison qu'on me garde pas.
-Hé-hé, moi c'est pas pareil, je suis le seul garçon, je suis à peu près sûr de rester, mon aspiration n'a rien à voir.
Mais Mahlaut a déjoué les pronostics en annonçant : Minkata et Alpherg, vous restez, les autres, vous partez avec Luzz.
C'était donc ça, l'arrangement qu'elle avait conclu avec Luzz. Elle lui cédait ses droits d'auteur, et elle se chargeait d'emmener les indésirables avec elle.

C'était bien combiné. Mais tout ne fut pas si simple. Quand Luzz voulut chercher une maison... Paf le bug ! Impossible de déménager.
Il fallut qu'elle se triture les méninges pour trouver une issue à l'impasse.
Enfin, elle put annoncer que les choses s'arrangeaient
-Luzz, comment tu as fait ? Tu es sure qu'on va pouvoir partir ?
-Oui, ne vous inquiétez pas, tout est arrangé. J'ai téléphoné à Aleph, il va chercher une maison pour nous, et nous n'aurons plus qu'à emménager.
-Tu es formidable, qu'est-ce qu'on serait devenues sans toi ?
Mortes de peur, de maladie, un petit satellite sur la tête... je vois bien ce qui aurait arrangé les affaires, moi !
Mais j'ai pas pu m'y résigner, ce sont mes descendantes, tout de même ! Et elles sont mignonnes toutes les quatre. Qu'elles aillent donc vivre leur vie de débauche ailleurs. Et qu'elles nous donnent des nouvelles de temps à autre, j'en demande pas plus.

Ainsi fut fait. Après le coup de fil désespéré de Luzz, Aleph se mit en quête d'une maison pour elle et les filles. Il y en avait justement une de libre dans le quartier, grande et à moins de 20 00$ Il alla retirer les clefs à l'agence et invita Luzz à venir la visiter.

Elle aurait été bien bête de ne pas la trouver à son goût. De toutes manières, c'était à prendre ou à laisser.
-Je crois que les filles vont se plaire ici. C'est spacieux, reste plus qu'à l'aménager.
-Tu veux que je te prête de l'argent ? proposa Aleph, toujours le coeur sur la main
-Non, je te remercie, je ne sais pas par quel miracle, les filles ont hérité de plus de 80 000$. On a de quoi voir venir.
-Bon, alors, si c'est d'accord, moi, je retourne à la maison.
-Attends, Aleph ! Tu ne voudrais pas prendre Dirah avec toi ? J'ai peur qu'elle, Alhena et Aïnika ne finissent par se faire de l'ombre. J'ai vu ça avec Zaniath, si elles se mettent à ratisser tous les hommes du quartier, il risque d'y avoir du crêpage de chignon.
Aleph, trop bon, trop... bon, a accepté de prendre en charge, non seulement Dirah, mais aussi les fantômes de Zaniath et de Jacques, accrochés à la famille comme des morpions.
-Tu ne sais pas l'immense service que tu nous rends, Aleph.
Mais-si, il le savait bien. A lui le bug du déménagement et des fêtes impossibles.
Mais on ne se refait pas, quand on nait bon, on meurt bon.

Tiens, en parlant de la "bonnerie" d'Aleph. Vous croyez qu'il trouve bizarre de voir débarquer Ephraïm au saut du lit ?
Pensez-vous !
C'est pourtant pas les indices qui manquent pour le mettre sur la voie.
Après quelques nuits fiévreuses, suite à leur déménagement, Emilie lui a refait le coup de la migraine à rallonges.
Bizarre, bizarre. Surtout que ses migraines ont justement réapparu suite à une visite d'Ephraïm.
C'était donc ça, la mystérieuse destination d'Ephraïm, au lieu de rentrer directement du travail,il faisait un petit détour par la maison d'Aleph.
-Je viens voir ma petite Phoebe avant qu'elle ne parte pour l'école, annonçait-il
-Ah-ben, faudra te dépêcher, elle ne veut pas rater le bus, et moi je dois y aller. Mais tu prendras bien un petit café. Emilie !! Tu peux faire chauffer un café pour Ephraïm ?

 Il s'engouffrait dans sa limousine, heureux de voir que les liens de la famille restaient soudés malgré leur éloignement tout relatif de la maison ancestrale.

Alors, Emilie, sulfureuse dans sa nuisette qui ne cachait pas grand-chose de ses charmes, faisait son apparition

-T'es sûr que c'est un café, qui te ferait plaisir Ephraïm ? Tu préfèrerais pas un bon lit bien chaud, ou un jaccuzzi bien fumant ?

-Oh, toi, toi, toi ! Qu'est-ce que tu ne me ferais pas faire ? se contentait de répondre Ephraïm, qui de fait, ne se faisait pas tirer l'oreille pour faire tout ce qu'elle lui demandait.

Tout ça au mépris des règles de la bienséance, de l'honneur et du simple bon sens. Car ils prenaient de gros risques en n'usant d'aucune protection.


 

Argh, je veux pas voir ça ! J'aime mieux revenir à la maison surveiller tout mon petit monde.

Dès qu'il a eu vent du déménagement des filles, -c'est que les nouvelles, ça répand comme traînée de poudre à Vipercanyon-, Samson est venu trouver Sélène.

Il s'est jeté à ses genoux et lui a fait une grande déclaration

-Sélène, tu es la femme de ma vie. Je ne saurais attendre une minute de plus. Veux-tu devenir ma femme ?

Hé-hé, pas de temps mort chez les Dubagne !

Sauf que Sélène, le mariage, c'est pas qu'elle soit contre, mais elle n'est pas pressée. Son père ne demande qu'à la voir fiancée. Elle lui réserve ce cadeau pour la veille de ses funérailles.

-Tu pourrais emménager pour commencer Samson, et puis après, on aviserait.

Ouais, t'as raison, on avisera surtout de voir ce qu'il nous ramène comme aspiration en héritage celui-là.

 

Personne n'a été surpris de voir qu'il n'avait que 1000 $ d'économies. A force, on commence à savoir que les NPC sont des miséreux et que leur seule richesse tient dans leurs points de compétences.

Après un passage dans nos armoires et un coup de peigne devant le miroir, Samson faisait un promis tout à fait acceptable. D'autant qu'il nous ramenait le joyau qui se fait rare : une aspiration à la connaissance.

YOUPIII !!!! On en avait enfin fini avec la poisse.
Que je croyais !
Ils s'aiment d'amour vrai, ces deux-là, et ça fait plaisir à voir après ces années de turpitude. Mais... ils ont beau essayer, essayer et encore essayer de faire un bébé. Peine perdue !

 

 

Sélène est au désespoir. Chaque matin, elle contemple son ventre désespérément plat. Pourvu que ce ne soit pas un nouveau bug.
En plus, elle n'ose pas trop tenter le diable, voyez qu'elle prenne modèle sur Mahlaut, on serait de nouveau dans la panade.
Alors que faire ? Attendre, recommencer, attendre... et espérer.
Je suis l'affaire avec intérêt, comme vous devez vous en douter. Parce que pour ce qui est des autres...

 

 

Bon, déjà, Mahlaut s'est rendue compte du ridicule de Mlle la princesse Dubagne.
-Tu ne vas tout de même pas te promener avec ce diadème en strass toute ta vie ! Enlève-moi ça ! a-t-elle ordonné à sa fille
-Mais môman... moi je trouve que ça fait riche, et puis ça me donne un genre.
-Ca te donne le genre cruche, si tu veux le savoir. Il n'est pas question que tu le gardes. Méfie-toi Mintaka, je t'ai choisie parce que tu avais la même aspiration qu'Alpherg. Tant qu'à faire de faire des frais, autant que ça en contente deux, Max sera moins en pétard contre ton frère. Mais t'as intérêt à faire tout ce que tu peux pour te faire oublier. Fonds-toi dans le décor, et cesse de vouloir briller de tous tes feux, si tu veux pas l'exaspérer.
-Rhooo, moi je trouvais que c'était joli, a rouscaillé la demoiselle, mais elle a obtempéré.
Serait grand temps qu'elle leur enseigne la bonne conduite à ses rejetons, la Mahlaut.

 

 

Je les ai à l’œil, le petit mossieur et la donzelle, z'ont intérêt à savoir se contenter de peu, c'est moi qui vous le dit.
Déjà, on leur réserve le droit d'aller cueillir des billets sur l'arbre, comme on avait fait pour Mizar. Ils sont contents, ils gagnent de l'argent sans se fouler. De temps en temps, on leur permet de vendre un des chefs-d’œuvre d'Ephraïm. Ca non plus, on pourra pas dire que ça leur donne beaucoup de mal.
Et puis on réduit les frais. On préfère leur faire manger des hamburgers que de leur payer un bureau à 650$ AU MOINS ! J'aime bien le "au moins" comme on sait bien qu'ils demanderont le bras quand ils auront la main, pas question d'en rajouter dans le tape à l’œil hors de prix. On leur a payé de nouveaux nains de jardins. Ca fait encore plus d'envieux qui râlent parce qu'ils n'osent pas les chiper, hé-hé.
Et dès qu'ils en émettent un petit désir, planqué derrière une somme de dépenses inutiles, on leur fait compléter leurs barres de compétences. Moyennant quoi, pour le moment, ils se maintiennent entre l'or et le platine sans nous ruiner.
Z'ont plutôt intérêt à continuer comme ça.

 

 

Ah, et puis, ils ne sont pas tout à fait mauvais, faut l'admettre.
D'abord, ce sont deux petits génies. Mais ça... les petits génies à l'école privée, on sait que c'est pas difficile d'en être. Suffit de mettre la main à la poche, et on leur donne de bonnes notes. C'est aussi la réputation de l'établissement qui est en jeu, et Lionel le sait bien.
Mais ils ont tous les deux atteint le sommet de leur carrière d'ados. Le sport pour Alpherg, qui a l'immense privilège de porter le costume de mascotte. C'est bien fait, ça lui fait les pieds ! Lui qui se promène en Adidon de pied en cap pour frimer. Mintaka, elle travaille dans la médecine, c'est son choix.
Enfin, c'était son choix, comme pour l'autre zouave. Maintenant qu'ils ont atteint leur but, ils veulent tous deux démissionner. On te leur a bloqué ce truc là,  pour le moment, ils rapportent un peu au lieu de dépenser, et c'est pas plus mal.
Je sens qu'ils vont m'énerver vite fait, d'ailleurs, z'ont déjà commencé.

 

Toujours pas de bébé en vue. Sélène touchait le fond du desespoir. Ca me faisait mal de la voir ainsi, remâchant des idées moroses.

-A quoi bon avoir complété mon aspiration à la connaissance ? Je suis aussi utile qu’un énergiseur privé de courant. Bonne pour la casse. Si je dois attendre l’heure de la grande faucheuse avec le seul but de me maintenir de bonne humeur, autant en finir tout de suite. Que me reste-t-il pour tirer ma révérence en beauté : la peur ? Les fantômes, j’ai vécu en leur compagnie depuis ma plus tendre enfance, et je sais bien qu’ils sont inoffensifs, ils grimacent, mais ne mordent pas. Les insectes ? Une agonie interminable… et puis, je n’aime pas les insectes. Non, ce serait vraiment trop horrible. Le satellite sur la tête ? Ces accidents surviennent si rarement, que je risque de mourir de vieillesse avant d’en voir l’ombre.

La noyade ? Je nage comme un poisson. La maladie ? La maison semble protégée par je ne sais quel esprit. La maladie nous atteint tous, et nous nous remettons toujours, sans médicament, sans médecin.

L’amour sincère que lui portait Samson, ne parvenait pas à lui rendre la joie de vivre

-Allons, Sélène, ce n’est pas si grave. Le principal n’est-il pas que nous vivions heureux, toi et moi ?

-Parle pour toi, Samson, tu as encore des connaîssances à découvrir, et tu pourras peut-être te faire enlever par les extra-terrestres, comme papa. Il te reste une mission à accomplir. Mais moi ! Autant céder la place à Alpherg et à Minkita.

S’ils tiennent de leur mère, ils ne devraient pas avoir de mal à avoir une nuée d’enfants.

-Sélène, tu te tortures pour rien. Qui dit que nous n’aurons pas d’enfant ? Garde l’espoir, lui seul fait vivre.

Mais la dépression n’entend pas la voix de la raison.

 

 

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Y avait du complot dans l’air.

-On dirait que la branche de Séphora a du plomb dans l’aile. Mes enfants, l’heure de notre revanche a sonné. Nouez des contacts utiles afin de pouvoir assurer la descendance de mon grand-père dès que vous serez en âge, ordonna Mahlaut.

-T’en as, toi, des contacts utiles ? avait demandé Minkita à son frère

-Hé-hé, je me défends pas trop mal. Je suis au mieux avec Kérine, notre bonne, et avec Marie-Noëlle, la livreuse de la pizzeria. Pourquoi, toi t’en as pas ?

-Bofff ! Je connais bien Stéphane, le livreur de l’épicerie, mais c’est pas qu’il me plaîse tant que ça. Moi, je voudrais épouser un Sim riche. On sait ce que c’est les NPC, tous des fauchés !

-Ben ma vieille, t’es mal barrée. T’auras pas d’autre solution que d’aller crêcher ailleurs. Les Sims riches, on ne peut pas les épouser dans ce challenge. Moi aussi j’aurais bien aimé… mais être l’héritier de Max Dubagne, c’est tout de même plus important. Et puis, riches, nous on l’est ! Tu te rends compte, bientôt 100 000 $ de biens. Quand je pense qu’ils me refusent un tableau à 5 000 $. Attends que je devienne l’héritier, tu vas voir comment il va valser, leur pognon !

Argh, ce qu’ils pouvaient m’énerver. Mais fallait bien faire avec, si jamais les appréhensions de Sélène s’avéraient fondées…

Or, un matin, au réveil, Sélène eut une bonne surprise, enfin bonne, si on peut dire : Elle ressentit de violentes nausées,

-Serait-ce ???

Hé-oui, c’était ! son ventre qui allait s’arrondissant, les nausées devenues quotidiennes, tout annonçait une future naissance. Sélène reprit espoir, et avec lui, une raison de vivre.

 

 

Dès les premiers symtômes, elle était allée se confier à son père

-Papa, je crois bien que cette fois, ça y est, je suis enceinte. Enfin ! Je n’osais plus y croire.

-A quand le mariage ? interrogea Ephraïm, qui était bien plus regardant sur la morale quand il s’agissait de sa fille que pour lui.

-Rien ne presse, Samson et moi en avons parlé, nous voudrions donner une grande fête, mais à présent, nous attendrons la naissance. Si tu savais comme je suis heureuse ! Heureuse et soulagée, mon enfant sera le premier-né de la 6ème génération, tu imagines !

-Je vis surtout que ce sera un bâtard. J’espère que tu régulariseras ta situation avant ma mort.

-Mais bien sûr, ne t’inquiète donc pas. Puisque je t’ai dit que c’était prévu, lui assura Sélène.

 

 

Ah-mais, qu’est-ce qu’il vient nous jouer les pères la pudeur, Ephraïm ? Bon, c’est vrai qu’il avait épousée Erwan avant la naissance de Sélène, mais déjà, c’était du juste. On peut pas dire que la mariée avait fière allure, en petite culotte avec son ventre. Je sais pas si vous vous souvenez. Alors, qu’est ce que ça peut lui faire qu’elle se marie ou non, sa fille ?

C’est pas le papelard de la mairie qui fait les descendants, c’est le sang !

 

 

Un qui n’en demande pas tant pour être bienheureux, c’est Samson. Il a retrouvé sa Sélène, telle qu’il l’aimait depuis qu’il l’avait rencontrée, à l’aurore de ses 15 ans.

-Tu vois bien, qu’il ne fallait pas désespérer. Ah, tu te seras fait attendre, bébé, mais maintenant que tu es là, ta maman et moi, serons les meilleurs parents du monde. Tu peux y compter. N’est-ce pas Sélène ?

-Si tu as complété ton rêve impossible, Samson, parce que tu sais, ça prend du temps. Mais ne t’en fais pas, je me chargerai de son éducation.

-Et puis quoi, encore ? Mon rêve impossible, comme tu dis, c’est une question de jours. Ne croies surtout pas que je me contenterai de jouer les pères fantoches. Je tiens à m’occuper de mon fils.

-Ton fils, comme tu y vas, ce sera peut-être une fille,

-Un fils, sinon rien ! Nan, je plaisante, un fils, une fille, quelle importance ? Le principal, c’est qu’il soit beau comme son papa !

-Non-mais dis-donc ! Tu m’as regardée ? Il sera beau comme sa maman.

 

 

 

Ah, ça faisait plaisir de les entendre se chamailler, sans en penser un traître mot. Ca m’a mis d’une humeur charmante. Du coup, je suis allé tirer les oreilles d’Ephraïm.

-Tu vas arrêter de bousculer ta fille avec cette histoire de fiançailles, oui ?! C’est sûr qu’elle te fera ce plaisir… quand elle sentira que ton heure est proche. Pas la peine de te colorer en platine tant que tu te contentes de tes coups de kanif dans le contrat avec Emilie. Seulement, ton Emilie, qui dit qu’elle sera disponible le moment venu ? Tandis que ta fille, tu peux compter sur elle pour te tenir la main quand t’avaleras le dernier verre. Alors, pour le moment, continue à nous peinturlurer des chefs d’œuvre, puisque c’est ta spécialité, et laisse les autres vivre leur vie. D’autant que des chefs d’œuvre, nous en faut. Je te signale que tes neveux et nièce ont des goûts de luxe, des fois que tu l’aurais pas remarqué. S’agit pas de rogner sur la cagnotte familiale. Au prix où se vendent tes toiles, parfois plus de 700 $, je compte sur toi pour enrayer l’hémorragie pécuniaire.

 

 

Mouais, je compte sur lui… mais pas que !

Puisqu’ils aiment tant gaspiller le pognon, puisqu’ils en veulent, faut qu’ils se baissent pour le ramasser, les rejetons de Mahlaut. On te leur a planté une bonne quinzaine d’arbres à simflouzes. Ah, bien sûr, faut les arroser, et faut aussi les récolter. Tout ça, ça prend du temps. Mais on n’a rien sans rien. Leur rêve c’est de gagner 4000, 5000, 6000 $, et vite ! On sait pas si un jour ils nous demanderont pas la lune en prime. C’est pas avec leur petit job d’étudiant payé à coup de lance-pierres qu’ils sont près de faire fortune. Alors, qu’à cela ne tienne, ça te rend heureux de palper les biftons ? Tu peux user de l’énergiseur ? Va-z-y mon gars, te gêne pas. Remplis-moi tes poches percées de beaux simflouzes bien dorés, tu pourras peut-être te l’acheter ton tableau qui vaut au moins… la peau des fesses !

 

 

Samson a tenu parole. Il s’est bien bourré le cerveau avec un tas de connaissances inutiles. Et sans faire appel au simvamp. Enfin, si peu… il a bien essayé sur Lionel, le directeur de l’école privée, qui s’est retrouvé sur le carrelage à faire des brrr, brrr le doigt sur les lèvres. (J’aime autant vous dire qu’on l’a prié d’aller voir ailleurs si on y était avant de voir débarquer le psy). Mais, il n’en a pratiquement rien tiré. Un malheureux petit point de mécanique. Samson, il était autrement plus cultivé que Lionel, alors, forcément, les vases communiquants, ça ne pouvait pas fonctionner dans ce sens là. Bref, il y est parvenu quand même, et dans les temps. Avant la naissance.

 

 

Parce qu’il a fini par arriver, l’héritier tant attendu. En voyant Sélène au comble du bonheur, après avoir donné naissance à Nathel, un fils, comme Samson l’avait prédit, Mahlaut prit une grande claque, qui lui remit les idées en place.

-Il pèse combien ? demanda-t-elle pleine d’espoir.

Si seulement, c’était un avorton, il aurait eu des chances de ne pas survivre.

-4,200 Kg, claironna Sélène, c’est un gaillard !

-Zut, de zut, de zut ! pensa Mahlaut, qui tint un tout autre langage : Félicitations, c’est vraiment un beau garçon !

Et je veux, qu’il est beau, le loupiot ! Pas comme d’aucuns… On a bien regardé, il a tout pour plaire : un joli menton mignon, de beaux yeux bleus comme ses parents, un petit nez, je ne vous dis que ça. Bref, c’est une petite merveille, et merveille, il restera !

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2005 4 08 /09 /septembre /2005 00:00

Tout ça n'arrangeait pas du tout les affaires de  Mahlaut. Du coup, elle a décidé de se remettre à son rêve impossible. Celui d’avoir tout plein d’amis. Bonne idée, tiens, ça l’occupera !

Avec ses 18 jours de congés de maternité et ses trois jours de travail par semaine, elle est en retraite sans l’être. Elle peut squatter le téléphone toute la journée. Et elle ne s’en prive pas. Elle a déjà franchi l’étape des 10 premiers…

Mais attendez, j'écarquille les yeux là ! Non, je rêve pas, ils ont relooké la salle commune !

Purée, les frais ! ! !

Remarquez, je râle un peu pour le principe. Moi aussi, ça commençait à me peser de rôder toujours dans le même décor. Mais là, ils y sont allés un peu fort, ils ont TOUT changé, ma parole ! Fallait s’y attendre, avec les deux paniers percés qui font leur loi dans la maison. Ennnfin, une fois tous les deux siècles, c’est pas comme si c'était tous les quatre matins, non plus !

 

Bon, revenons au rêve de Mahlaut, avant que je sorte ma calculette et que je révise mes positions. (Purée, les frais !)

Alors ??? Va-t-elle y arriver à se faire 30 meilleurs amis avant de me rejoindre au cimetière ? Je verrais d’un meilleur oeil madame-grosse-tête et ses rejetons qui nous poussent à la ruine.

J’observe bien sa méthode : Elle saute sur tous les passants, sourire de star bille en tête.

-Bonjour, ça vous dirait d’être ami avec une vedette de la télé ?

Y en a qui sont un peu surpris. D’habitude, les vedettes, ça fait pas la retape sur le trottoir. Mais la plupart sont assez flattés, ce qu’ils peuvent être bouzins, les gens !

-Oouuais ! C’est mon rêve le plus cher. Où elle est la vedette ?

-Ben !!! C’est moi ! Vous me reconnaîssez pas ? Je donne mes recettes de cuisine sur toutes les chaînes.

-Aaaaah ! … moi quand je pense vedette, je pense show-bizz, cinéma, hit-parade, pas cantoche. Mais c’est toujours bon à prendre, si vous dites que vous êtes célèbre.

-Un peu que je suis célèbre ! C’est moi qui mets le feu à la cuisine des studios, régulièrement, y a de l’animation dans mes émissions, faut pas croire. Vous devriez au moins les regarder avant de juger.

A l’occasion, elle donne aussi dans la retape à domicile. Là, elle s’est rendue chez Hubert Dupont-Lajoie. Fini le bon temps, où il se faisait du lard à notre table, quand il rendait visite à Zaniath, un peu à son tour de casquer.

C’est donc ça, sa maison Rona ! M’étonne pas qu’ils aient pas eu le temps de la finir dans les délais. Rien que la toiture… avec toutes ces fioritures, ça prend du temps, c'est sûr.

 

Remarquez, c’est pas idiot comme idée, de se rendre chez les tarés des maisons Rona, ça permet de faire d’autres connaissances. Ils sont toujours au moins 7 ou 8, là-dedans. Mahlaut a trouvé un sujet de conversation d’enfer.

-Alors, Hubert, toujours la forme ? Ca ne vous manque pas trop les séances quotidiennes de crac-crac avec Zaniath ?

-Je vois pas de quoi vous voulez parler, madame. On se connaît à peine.

Sûr, que c’était pas bien malin de parler de ça devant sa femme.

-Des séances de crac-crac ? Et quotidiennes, en plus de ça ! Tu peux m’expliquer, Hubert ?

Il se défend comme il peut, le pauvre diable

-Qu’est-ce que tu veux que je t’explique ? Madame me confond avec quelqu’un d’autre , c’est évident.

Hou, le menteur !

Mais puisqu’elle venait pour faire ami-ami, Mahlaut a préféré battre en retraite.

-Aaaaah, mais oui, bien sûr, j’ai confondu, c’est de Ronnie que je voulais parler.

-RONNIE !!!??

Pas de bol, c’était pas mieux. Il a fallu qu’il s’explique avec sa fiancée.

Venez-donc faire une partie de bishouno dans notre salle de jeu, on pourra parler tranquillement. Ont proposé les deux femmes. Et elles ont lancé l'artillerie lourde

-C’est quoi cette histoire de crac-cracs, vous connaîssez Hubert et Ronnie ?

Elle a beau ne pas être bien maligne, Mahlaut a compris qu’elle avait commis un ENORME bourde, à son image.

-Nan, je plaisantais. Et ca a marché, vous avez vu ? Ah, ce que je m’amuse, à semer le doute dans les ménages.

Je sais pas si c’était vraiment la bonne méthode pour devenir amie avec les légitimes, mais Mahlaut a de la chance, les femmes sont bêtes à pleurer

-Mais vous êtes impayable, Mahlaut ! Vous nous avez fait une de ces peurs !

-Ha-ha-ha, on se sent mieux quand ça s’arrête, pas vrai ? Alllllez, faut pas vous faire de bile, ils sont fidèles, vos petits amours. Ils venaient juste taper la discute avec ma cousine.

On se la fait cette partie  de bishouno ? C'est moi qui appelle.

Vous allez me croire si vous voulez, mais ses explications vaseuses ont marché comme sur des roulettes. Je vous l’avais bien dit, qu’ils étaient tarés, les constructeurs de maisons Rona.

Décompte des points pour le challenge :

Des enfants avec 4 NPC différents( Facteur, réparateur, pompier, désinsectiseur) = 4 pts
24 amis à 1/3 de point chaque = 8 pts
6 générations atteintes = 6 pts
Valeur des biens : 104 000 $ = 11 pts
6 tombes platine : = 5 pt
(je n'y suis reprise à deux fois pour celle de Max).
Max, Hélios, Célia, Aleph, Ephraïm, Sélène, Samson maîtrisent toutes les compétences (désir impossible) = 7 pt
Zaniath 30 crac-crac = 1pt
1 fantôme mort de vieillesse = 1 pt
1 fantôme d'électrocuté = 1 pt
1 fantôme mort de faim = 1 pt
1 fantôme mort par le feu = 1 pt
1 naissance ET. = 1 pt
Bonus:
10 récompenses d'aspiration = 2 pts
Les Sims peuvent voir les fantômes = 2 pt
---------
Total = 51 points

Record anglais : 80 points

 
Partager cet article
Repost0
7 septembre 2005 3 07 /09 /septembre /2005 00:00

Après quelques mois les craintes de Mahlaut se trouvèrent confirmées : Nathel avait bien « profité » et s’était transformé en un magnifique bambin, très éveillé et éclatant de santé.

Il faisait le bonheur de ses parents, qui n’en revenaient pas d’avoir pondu pareil miracle de la nature. Comme ils en étaient convenus, ils se partagèrent le soin de son éducation.

Samson lui apprit la propreté...

 

 

Et Sélène se chargea de lui enseigner l’art de parole dans la foulée. Mais ils durent déléguer à Ephraïm l’apprentissage de la marche. Ils étaient tous les deux très pris par leurs carrières professionnelles : Samson avait postulé à un poste d’astronaute et Sélène avait changé d’emploi dès qu’elle avait appris sa grossesse. Elle avait pensé se consacrer entièrement à ce bébé, mais après plusieurs mois coincée entre les couches et les biberons, elle avait revu sa position. Le travail lui manquait. Elle s’était donc reconverti dans la flemmardise, dont Emilie lui avait fait les plus grands éloges.

-C’est branché, et ça paye bien. Si tu t’y donnes, tu pourras devenir Web designer indépendant, ou même pique-assiette professionnel. Avec tous les changements qui s’annoncent à Vipercanyon, il faut pas se laisser dépasser.

 

 

Des changements ? QUELS changements ??? Il fallait que j’en aie le cœur net.

Je surpris une conversation entre Alpherg et Minkata  qui parlaient de s’inscrire à l’université.

-Tous les jeunes y vont, tu trouves plus que des boulots ringards, si t’es pas diplômé, maintenant, affirmait Minkata.

-Ouais, moi ça ne me dit rien du tout de travailler dans un bureau ou dans un labo, j’aimerais un métier d’avenir, renchérissait Alpherg.

Il en avait pourtant un, métier d’avenir, dans le sport, mais il avait démissionné pour se consacrer à sa nouvelle vocation : la peinture. Il se partageait à présent entre la récolte de simflouzes et la réalisation d’un hypothétique chef d’œuvre.

 

 

 

L’université ! Veulent aller à l’université !! C’est quoi cette nouvelle lubie ?

Je savais même pas qu’il y avait une à Vipercanyon. Et mon challenge ? Ils s’en battent l’oeil de mon challenge ?

Ooooh que j’étais en colère. Il a fallu toute la force de persuasion de Jeanne pour me calmer.

-Max, tout évolue, tout change. Tu devais bien te douter qu’avec tous ces nouveaux-venus, la ville allait se développer.

-Moi, j’avais choisi un coin DESERT, et c’est Ma descendance, qui devait le peupler, pas un tas de ringards débarqués d’on ne sait où. Et voilà ce qui se passe : ça veut faire la loi, ça veut une ville, une université, des restaurants, des boutiques, des salles de spectacle, des… est-ce que je sais ce qu’ils vont inventer pour me pourrir mon désert ?

 

-TON désert ! Mais mon pauvre Max, tu as la mémoire courte. Tu ne te souviens pas comme tu râlais, les rares fois où tu as mis le nez hors de ton terrain, après le manque d’infrastructures. « C’est ravitaillé par les corbeaux » tu disais. Les jeunes vont avoir la chance de connaître autre chose. OUI, j’ai dit la chance ! Et tu devrais le reconnaître, au lieu de t’emporter, de critiquer, de te comporter comme un vieux fou encroûté dans le passé.

Une momie, voilà ce que tu es ! Il y a deux cents ans, c’était le désert, eh bien, maintenant, place à la civilisation. Et si tu es un tant soit-peu honnête, tu admettras que tu n’aurais pas craché dessus, quand nous étions jeunes, toi et moi. Je ne te l’ai jamais dit, mais ça m’a manqué, tu sais, les magasins, les boutiques, les sorties en tête à tête.

Mouais...

Heureusement, de son côté, Mahlaut s’est chargée de tempérer l’enthousiasme de ses rejetons.

-Il n’est pas question d’aller à l’université ! Pourquoi croyez-vous que j’ai tenu à avoir des enfants, à 45 ans bien sonnés ? Pour garder une trace de notre branche dans la succession de grand-père, pas pour vous voir quitter le challenge après tout le mal que nous nous sommes donnés, votre père et moi.

-Mmmmais môman… tout le monde y va ! insista Minkata

-J’ai dit NON ! Tout le monde y va, peut-être, mais pas vous ! Et il n’y a pas à y revenir.

Bien dit Mahlaut ! Pour une fois, j’étais fier d’elle. Je reconnaissais mon sang dans ses veines.

 

 

Et la vie reprit son cours normal. Ephraïm se fit un plaisir d’enseigner la marche à son petit fils. Enfin, quand je dis un plaisir… je devrais plutôt dire un devoir. Mais il l’adorait ce bambin, alors, il pouvait bien faire quelques sacrifices pour lui. Comme d’espacer ses tête à têtes avec Emilie, par exemple. Sélène commençait à se douter de quelque chose. Faut dire qu’ils n’étaient pas très discrets tous les deux. J’aurais pas été autrement surpris de voir rappliquer Aleph hors de lui. On a raison de dire que les cocus sont toujours les derniers informés. Toute la ville faisait des gorges chaudes à leur sujet, sauf Aleph, précisément.

 

 

Mahlaut poursuivait son rêve impossible, faisant ami-ami  avec n’importe qui, comme Léo, le nouveau jardinier, Cécile, la nounou de Nathel, et d’autres tarés de maisons rona, chez qui elle se faisait un plaisir d’aller à la pêche. Elle avait parcouru la moitié du chemin quand on fêta l’anniversaire de Nathel.

 

 

 

 

Pour ce grand jour, tant attendu, Ephraïm tint à présenter lui-même Nathel au dessus du gâteau, pour lui permettre de postillonner dessus à son aise.

Mais… l’émotion sans doute, il s’y prit comme un manche.

NON, j’exagère pas !

D’ailleurs, tiens, je vous laisse juges. Z’avez qu’à jeter un œil sur les photos. Ils ont mitraillé sec de jour là. C’était pas tous les jours que l’héritier en titre de la 6ème génération atteignait l’âge de raison.

 

  

    ALORS !? J’exagère ?

  .

Ah, elle avait raison de dire qu’il était mûr pour le cimetière? Mahlaut

 

 

En tous cas, c’est pas grâce à son grand-père que Nathel a bien grandi. Et cette peste de Mahlaut, qui tout en le félicitant essayait de le mettre sur la touche, mine de rien.

-Tu en as de la chance, Nathel, tu vas pouvoir profiter de tout ce qui s’est bâti à Vipercanyon depuis ta naissance, aller t’amuser en ville, faire de nouvelles rencontres, aller à l’université…

ENCORE l’université !

Retenez-moi, ou je fais un malheur. Ah, elle sait bien ce qu’elle fait en mettant le ver dans le fruit, allez ! J’espère que le petit ne suivra ses maudits conseils.

Hé, les parents, pourriez pas veiller au grain, au lieu de se rouler des patins ? Faut que je fasse tout, dans cette maison.

 

 

 

Je croyais… j’espérais du moins, que cette histoire d’université serait définitivement enterrée, mais un coup de téléphone remit tout en question. Par malheur, il a fallu que ce soit Minkata qui l’intercepte. Ses sœurs s’étaient inscrites à l’université de La Fiesta et faisaient le forcing pour qu’Alpherg et Minkata les rejoignent. A deux jours de leur anniversaire. Z’auraient pas pu attendre qu’ils aient passé le cap, dites-moi.

-Il faut ab-so-lu-ment que vous veniez, on est à la résidence universitaire toutes ensemble. Et tu sais quoi ? On y a retrouvé Difda, la fille de Zaniath, notre cousine. C’est géniaaal ! Manque plus que vous. Si tu sais t’y prendre, tu arriveras bien à convaincre maman.

 

 

Difda ! Je la croyais casée chez sa grand-mère, à siroter de l’elexir de vie à longueur de journée. Et voilà qu’elle renouait avec la famille. Il fallait que j’aille me rendre compte de visu de ce que c’était que cette université. La Fiesta, tout un programme ! Ca fait sérieux, ça ? C’est un nom pour un endroit où on est censé faire des études ? Avec toutes ces aspirations à l’amour, ça devait être la foiridon-don-don.

Effectivement, je pus me rendre compte que Difda s’entendait comme larron en foire avec ses cousines. Je reconnus tout de suite sa bouche à gober les pains de deux livres.

Mais, il n’y avait pas qu’elle. C’était pas Sophie machin, le bourreau des cœurs des fils Dubagne que je voyais installée à leur table ? C’était quoi, son aspiration à celle-là ?

La richesse ! Ben mes amis, on l’a échappé belle.

 

Et celui-là, dont je ne sais même plus le nom, c’était pas le petit amoureux de Mahlaut, quand elle n’était encore qu’une ado grassouillette, mais jouant déjà la star des baignoires folamour ?

Il s’était donc décidé à prendre un peu de plomb dans la cervelle ?  Ou bien  venait-il pour courir les filles ? Un coup d’œil à l’aspiration : La connaissance. Bien, bien ! Si mes donzelles ne viennent pas lui faire le coup du charme, il réussira peut-être à devenir quelqu’un.
Me semble que Schératan a jeté son dévolu sur lui. Je leur souhaite bien du bonheur.

 

Ah, et puis il y a Oscar Ferrand ! Je me disais aussi… ce qu’on a pu le voir traîner à la maison celui-là, d’une génération à l’autre, toujours prêt pour le premier baiser. Il devait bien en être à son… j’ai perdu le compte ! En tous cas, il doit pas manquer d’expérience en la matière. Aspiration ? Amour ! Ben tiens !

Il semble qu’il fasse la paire avec Alhena. Ca va faire du joli.

Et les études dans tout ça ?

Et Aïnitak ? Qu’est-ce qu’elle devient ?

Aaaah, elle vise le haut de gamme, la demoiselle, un professeur, rien que ça !

J’espère qu’il saura lui donner des cours particuliers, ailleurs que sur l’oreiller.

Et c’est dans ce lupanar qu’elles veulent entraîner leurs cousins !

Mais… si je fais le compte, elle est au complet, la résidence. Mes 5 descendantes, Oscar, l’autre, dont je ne me souviens pas du nom et Sophie machin. Ca fait huit !

Ouf, sauvés !

 Que je croyais !
Aux dernières nouvelles, Sophie machin, qui s’est enfin décidée à dénouer les tortillons ridicules qu’elle faisait avec ses cheveux,  vient d’être acceptée dans l’association des filles du campus.  C’était ça, la grande nouvelle et Minkata allait faire le forcing auprès de sa mère pour occuper la place vacante.

J’ai toujours su que Mahlaut n’avait pas de caractère. Elle fait illusion parfois, mais elle finit toujours par céder. Elle n’a pas pu résister aux arguments de sa fifille.

-Môman, qu’est-ce que ça peut faire si je vais avec mes sœurs ? Tu as Alpherg pour le challenge. Ca ne sert à rien qu’on soit deux. Moi je ne connais pas de NPC, on me l’a assez reproché, alors qu’Alpherg, tu sais bien, il en connaît deux ! C’est à lui de reprendre le flambeau.

-Oui mais… a bien tenté Mahlaut, à deux, vous seriez plus forts pour lutter contre la branche aînée.

-Tu parles de lutte, mais c’est TON désir. Ce n’est même pas celui de Max. Il ne peut pas me sentir, je le sais bien, il vient sans arrêt me tourmenter et me reproche mon aspiration. Comme si j’étais dans les dés ! C’est ma faute, à moi, si j’ai pas tiré la connaissance qui lui plaît tant !

Tu voudrais que je passe ma vie à me faire dessus à chacune de ses visites ?
Elle a bien plaidé la gamine, et elle a pu annoncer à la famille qu’elle allait à l’université.

Le petit Nathel, a dû essuyer des épreuves inattendues : l’excitation de voir sa cousine partir pour l’université, une invasion de NPC dans la maison, la disparition des vêtements dans l’armoire familiale, tout le monde accusant tout le monde de les avoir revendus. (Et Alpherg n’était pas le moins visé).
Bref, il a manqué l’école et sa moyenne est devenue catastrophique : 7/20. Encore un petit effort, et l’assistante sociale n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez. Heureusement que le gamin s’est ressaisi. C’est pas brillant, mais il a tout de même réussi à atteindre la moyenne. Il est loin le 20/20 dont rêvent ses parents ! Et pour l’école privée, qu’ils réclament à cor et à cri, il est trop tôt pour en parler.

 

 

Mahlaut ne recule devant rien pour satisfaire son rêve impossible. Elle est allée relancer Lydie, notre ancienne bonne, et s’acharne à s’en faire une amie. Rien n’est trop beau pour y arriver, même jouer à des jeux débiles, comme des batailles d’oreillers, ou se livrer à des exhibitions de breackdance complètement ridicules à son âge.

Elle compte 17 meilleurs amis, je ne crois pas qu’elle aura le temps nécessaire pour parvenir à ses fins. A moins qu’elle n’use de l’elexir...

Oui-mais ! Qu’est ce qui la maintient en platine ? Vendre les chefs d’œuvre d’Ephraïm. Ca, ça la flatte, elle se prend pour une directrice de galerie d’Art. Et quand il sera mort Ephraïm, qui c’est qui lui en fera, des chefs d’œuvre ?

Y a bien Sélène. Elle se défend pas mal, la petite. Ses clowns et ses cascades commencent à avoir la cote dans le milieu. On compare son style à celui de son père. Bref, c’est à voir, si le jeu en vaut la chandelle.

 

 

D’autant que Sélène va avoir des jours de congés. Des aller-retours aux toilettes, l’envie de vider le frigo qui la mène, et le ventre qui pousse… y a pas photo, elle est de nouveau enceinte. Un point pour la branche aînée !

Mahlaut a essuyé le choc sans broncher, elle place tous ses espoirs dans son fils, à présent.

 

 

 

 

Alpherg a bien grandi. Tu m’étonnes, avec tout l’argent qu’il se ramasse dans notre plantation de simflouzes, il pourrait pas être plus heureux. Dès qu’il a atteint sa majorité, il a appelé Marie-Noëlle, sa livreuse de pizzas chérie. Premier baiser, enchaîné avec un baiser langoureux des familles… il lui a demandé d’emménager. Il ne se sent pas mûr pour le mariage. Marie-Noëlle a accepté, et… non, je ne rêve pas, elle avait 11 000 $ d’économies, au lieu des 1000 attendus.
J’étais bien entendu tout ouïe pour entendre son aspiration : L’AMOUR !!!
Toi, ma petite, m’étonnerait que tu fasses long feu dans la maison.

Alpherg comptait peut-être continuer à se la couler douce, mais Samson lui a remis les pendules à l’heure.

-Maintenant que tu es adulte, tu vas peut-être arrêter de ne penser qu’à l’amusement. Tout le monde fait des efforts pour le challenge, et toi, le plus fort de ton travail, ça a été de devenir le meilleur ami de Marie-Noëlle. Faudrait peut-être penser à gagner ton argent autrement que sur notre dos.

-J’ai ma peinture,

-Ta peinture, elle vaut pas un clou ! C’est du gagne-petit. Tu pourras toujours en faire à tes moments perdus. En attendant, trouve-toi un vrai travail, un qui rapporte, et gros !

-Je pourrais peut-être reprendre le sport, a-t-il lâché sans grande conviction.
-C’est ça, le sport ou les affaires, mais secoue-toi, fais quelque chose, autrement, ton rêve de richesse, tu peux t’asseoir dessus, mon gars !

Après une grossesse qui n’arrangeait pas ses affaires professionnelles, Sélène, piétinant au poste de vendeuse de disques, finit par mettre au monde, une magnifique petite fille, qu’elle a prénommée Zosma.

Enfin, quand je dis magnifique, pour le moment, hein… on ne peut que le présager.

Y a pas de raison pour qu’elle soit moche la petite, avec des parents comme les siens.

Je vois ce qui se profile : va y avoir de la couche et du biberon dans l’air.

Bon, alors, je vais aller faire un tour ailleurs, histoire de couper à la corvée. Je reviendrai quand on sera fixés. Vous me suivez ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
5 septembre 2005 1 05 /09 /septembre /2005 00:00

Tiens ! Où elle va comme ça Sélène ?

Depuis des jours, je l’entends rouscailler après Mahlaut

-Yen a marre avec le téléphone ! T’arrêtes pas de le squatter, et nous, on ne peut même plus faire signe aux copains.

Mahlaut, forte de son bon droit a fini par lui répondre

-Vous serez bien contents si je ramène un point pour le challenge. Alors, s’il-te-plaît, tu me laisses faire. T’as qu’à t’acheter un téléphone portable, comme tout le monde !

-C’est ce que je vais faire, et pas plus tard que tout de suite a répliqué Sélène.

Ah-bon ! C’est pas plus difficile que ça ? On les trouve où, ces portables ?

En tous cas, Sélène a l’air de le savoir. Elle a annoncé au chauffeur : Au Bazar Rapidos, et vite fait !

 

Eh-ben oui, y en avait là ! Elle a eu de la veine sur ce coup là.

Remarquez, dites-moi ce qu’il y a pas au Bazar Rapidos. Y a de TOUT, là-dedans, des portables aux fringues, en passant par l’eau de toilette.

Je vous dirai que moi, les téléphones portables, je les exècre. Vous-vous croyez peinard, à vous dorer la couenne sur un banc… paf,  le téléphone

-« Salut truc, qu’est-ce que tu deviens ? J’espère que tu t’es pas fait embarquer par les extra-terrestres ? Allez, on se rappelle, bye ! ».

Ca valait bien le coup de vous déranger pour ça !

Mais les jeunes, c’est livré avec la marque du combiné incrustée dans l’oreille. Ca saurait plus s’en passer. Et si encore ils se les passaient, avec ce que coûtent les forfaits qu’ils se forcent à écouler en blablatant n’importe quoi. Mais-non, ils veulent chacun le leur ! Et Alpherg, ne fait pas exception.

 

J’aurais pu continuer à déblatérer encore longtemps sur les téléphones portables, mais l’heure tournait. Le jour s’est levé, et j’espérais que Sélène allait rentrer pour le petit déjeuner. J’avais hâte d’aller raconter ma nuit à Jeanne.

C’était sans compter sur les commodités du bazar. Y avait tout sur place pour se restaurer.

Sélène se fit griller des hot dogs, et aussi sec, tous les clients –et ça pullulait dans le coin-, se sont installés à la terrasse pour profiter de l’aubaine.

Me demande ce qu’ils deviendraient si personne se donnait le mal d’allumer le barbecue.

 

Le temps qu’elle avale ses saucisses, en liant conversation avec tous les affamés du coin, j’attendais dans le taxi, qu’elle fasse signe au chauffeur de rentrer.

Mais-non ! Elle n’était pas pressée de retrouver le paquet qui braillait après son biberon et qu’elle avait  confié à nounou Cécile, en qui elle avait toute confiance.

-Au Resto Botanique, lança-t-elle.

Le Resto Botanique, ça me disait quelque chose… mais bien sûr !
C
’était un des établissements de la chaîne de restos qu’avait lancée Mahlaut. De végétarien qu’il était, il avait un peu dérapé, préférant mettre la verdure dans le décor plutôt que dans les assiettes.

 

Le maître d’hôtel reconnut Sélène et l’accueillit à bras ouverts

-Madame Delabert-Dubagne, quel honneur ! Vous souhaitez goûter à nos spécialités ? L’établissement sera heureux de vous offrir l’addition.

C’était déjà ça !

 


Il lui désigna une place assise, et Sélène fit son choix. Elle se décida pour du poulet rôti, qui lui fut servi sous cloche. C’est le grand tra-la-la, là-dedans.

Le poulet était croustillant, pour un peu, j’en aurais mangé. Je me sentais saliver, chose qui ne m’était pas arrivée depuis belle lurette. Le homard thermidor lui-même ne me mettait plus en appétit. Non-mais c’est vrai, c’est bien bon le homard, le chili, la salade de gésiers, les gratins de nouilles et j’en passe. Mais quand vous en avez mangés pendant plus de 50 ans, un peu de variété, ça fait pas de mal.

Sélène était de mon avis, et elle tint absolument à aller féliciter le cuisinier.

On lui avait dit que c’était un ours, mais à ce point là !

-Pas le temps, pas le temps,
Même pour recevoir un compliment, il refusait de lever le nez de ses fourneaux. Chais pas, mais pour copiner avec lui, doit falloir faire le chien de garde au pied de la cuisinière, et sauter dessus au cas où une envie pressante l’arracherait à ses gamelles.


Quand, ENFIN, Sélène s’est décidée à rentrer, à la nuit tombante, morte de fatigue après sa journée en ville, Mahlaut l’attendait sur le pas de la porte.

-Alors ? Raconte ! C’était bien en ville ? Qu’est ce que tu as vu ? Est-ce qu’on peut se faire tirer le portrait ? J’ai besoin d’une photo d’identité pour ma demande de mise en pré-retraite.

Ah-oui, parce que figurez-vous que Mahlaut rêve d’être à la retraite. Mais avec ses 12 jours de congés payés encore à prendre, ce serait vraiment de la folie de troquer son salaire contre une pension de misère. Alors, elle a décidé de prendre sa préretraite : Elle reste chez elle, et elle est payée plein pot jusqu’à la fin de ses jours, qui ne devrait plus tarder maintenant, à moins qu’elle use de l’élexir.

-Oh-ben, t’as qu’à aller te rendre compte par toi-même, moi j’en peux  plus, je n’aspire qu’à retrouver mon lit. Lui a répondu Sélène ayant tout juste la force de se traîner jusqu’au lit convoité.

C’est comme ça que moi, qui n’aspirais qu’à retrouver mon cercueil, je me suis encore trouvé dans le taxi, direction Le Coin des Boutiques.


Elle avait donné l’adresse au chauffeur, sans trop savoir ce que c’était que ce coin des boutiques. Le pluriel l’avait attirée.
« Des » boutiques, donc, « des » possibilités de découvrir où créchait ce fichu photographe. En fait de photographe, elle dut se contenter de photomatons.
Si c’était que ça, j’aurais pu lui dire qu’elle en trouverait au Bazar. Y avait de tout au bazar, je vous dis !

 

 

M’aurait étonné qu’elle en profite pas pour faire du lèche-vitrine. C’est ça les femmes !

Demandez à un homme d’aller se faire photographier, il y va, et puis, la corvée terminée, il rentre chez lui, vite-fait, bien-fait, expédié. Demandez à une femme de faire pareil, c’est IMPOSSIBLE !

Ou alors, faudrait que l’appareil soit planté en plein désert avec juste un téléphone à côté pour appeler le taxi pour rentrer. Si y a la moindre boutique dans le coin, vous pourrez être sûr qu’elle pourra pas résister à l’envie d’y jeter un œil.

Alors, Mahlaut, forcément, elle y est allée. Remarquez, après la disparition des vêtements, c’était pas du luxe. Lui restait que les fringues ringardes qui font partie du trousseau d’anniversaire, et un vieil ensemble de Jeanne qu’elle avait adopté, faute de mieux.

Elle a donc fait le plein, et en a profité pour acheter de l’eau de toilette.

Voyez-vous ça ! Moi, je dis que si on se lave, on a pas besoin d’eau de toilette. L’eau de toilette, c’est juste pour planquer l’odeur du manque d’hygiène, et ça fait des frais pour rien.


Après ça, elle est allée se faire cuire quelques hot dogs, elle aussi. Et bien-entendu, tout le monde en a profité. Heureusement qu’ils ont les Dubagne pour leur servir la soupe, tous ces clients qui viennent passer des Nuits de folies, à s’éclater à pas grand chose.

Oui, parce-que, pour le moment, les nouvelles boutiques, dont tout le monde parle, moi je trouve qu’elles ont pas de quoi sauter au plafond. Ca vaut pas le centre commercial, c’est tristounet, y a pas d’éclate.

A moins, que… j’ai entendu parler de bowling, de boîtes de nuits, de plein de choses.

Mais pour le moment, j’en ai assez vu. Faut déjà que j’aille faire mon rapport. Je m’inquiète pas, ce serait bien le diable si Alpherg ne demandait pas à venir se faire voir au centre ville un de ces jours. Et avec son art consommé de jeter l’argent par les fenêtres, sûr qu’il va nous choisir l’endroit le plus in, et le plus cher.

Faudra surtout pas manquer ça.

 

 

C’est QUOI cette HORREUR ?!

C’est bien simple, on peut pas tourner les talons sans qu’il y ait de nouvelles dépenses. Alpherg s’est acheté une voiture. Et quelle voiture ! Devait pas en avoir de plus ringarde chez le concessionnaire. Visez-moi la couleur qui crache !

C’était quoi le prétexte qu’il a donné pour qu’on le laisse revenir avec ça ?

-Vous comprenez, moi j’ai du mal à me lever le matin. Vous voulez que je gagne de l’argent, oui ou non ? Ben si je rate la voiture balai, je pourrai toujours prendre la mienne. Et pour Nathel pareil. Il aura plus besoin de se faire de souci pour le bus scolaire, je pourrai l’emmener à l’école. Sans compter que pour aller en ville, on fera des économies de taxi.

Des économies, tu parles !

Comme s’il savait pas que par arrêté municipal, les taxis sont gratuits ici.

Il voulait frimer, cherchez pas.

 

 

Et côté bébé, ça donne quoi ?

La petite Zosma pousse comme une fleur. J’irai pas jusqu’à dire comme une rose, vu l’odeur qu’elle dégage parfois, mais on a coupé au plus gros, elle devrait pas tarder à fêter son anniversaire de bambine, avec son papa astronaute et sa maman DJ.

Elle a eu bien raison de reprendre le travail, Sélène, les promotions, n’en faut pour remettre un peu d’argent dans la cagnotte, avec toutes ces dépenses, z’auraient vite fait de nous mettre sur la paille, les zoziaux.

Et puis, nounou Cécile est-elle pas là pour s’appuyer les corvées ?

 

 

Heureusement qu’elle est là, d’ailleurs, car Sélène n’a guère le temps de s’occuper de Zosma. Y a son travail, bien sûr, mais pas que.

Figurez-vous, qu’elle commence à trouver que les mamours de son père et d’Emilie ont assez duré. Rien que d’entendre prononcer le nom d’Emilie, elle fume rouge. Elles ont eu plusieurs altercations, qui se sont soldées par des gifles bien assénées.

-T’arrête de tourner après papa et tu t’occupes de ton mari et de ta fille. J’ai des enfants moi, et je ne veux pas de cet exemple à la maison.

-Mais, tu ne comprends vraiment rien ! Si je le quitte, ton père en mourra de chagrin, s’est défendue Emilie.

-Qu’il en meure ! Ca nous regarde. On saura bien se débrouiller pour qu’il t’oublie, va !

Ne te crois pas indispensable ici. File chez toi, on veut plus te voir.


En ce qui la concerne, aucun doute. Mais pour Ephraïm, c’était le coup dur.

-Ne sois pas si dure avec Emilie, Sélène, nous nous aimons sincèrement.

-Et maman ? Tu y penses quelques fois, à maman ? Ce n’est pas elle qui devrait être là, à te conduire par la main vers le cimetière, au lieu de cette… cette moins que rien, cette traînée, cette intrigante ?! Qu’est-ce qu’elle cherche ? Le confort de ton portefeuille ?

 

 

Ephraïm en était tout retourné

-Mais, Sélène, tu sais bien que ta mère est internée, et que depuis sa dernière crise, toute visite lui est interdite. Je suis un homme, il me faut une femme dans ma vie, et Emilie est parfaite. Elle est aux petits soins pour moi.

-Je t’en ficherai des petits soins ! A 78 ans, t’as pas honte ? Tu peux pas avoir d’autres plaisirs ? Tiens, si tu veux, on va se fiancer Samson et moi, depuis le temps que tu nous serines avec ça. Mais tu vas oublier Emilie, et tu n’as pas intérêt à lui téléphoner, je te préviens, je vais surveiller.

 

 

 
Sitôt dit, sitôt fait. Quand Samson est rentré du travail, elle lui a suggéré de faire sa demande

-Tu comprends, c’est juste pour papa. Ca lui ferait tellement plaisir. Et c’est tout ce que j’ai trouvé pour nous débarrasser d’Emilie. Rien que de voir sa tête de fouine, j’en suis malade ! Maintenant qu’on lui a fait ce plaisir, papa a intérêt à filer doux. Sois gentil, quand je ne serai pas là, surveille bien qu’il ne l’appelle pas au téléphone. Il ne pense qu’à ça !

 

 

 

Elle a donné la consigne à tous les membres de la famille.

-Ne laissez pas mon père approcher du téléphone. Il déshonore notre famille avec cette liaison. Dire que c’est la femme de son frère, quel manque de tact !

-Ca peut te faire ? Du moment qu’Aleph n’est au courant de rien, où est le mal ? Lui a répliqué Alpherg.

-Ca me fait ! Ca me fait que toute la ville rigole de cette aventure. Un de ces jours, ça fera la une de la gazette, et tu crois qu’Aleph ne lit pas le journal ? Tu vois le tableau ? Il est grand temps de mettre un terme à ce scandale. J’ai dit !

Ooooh-mais, c’est qu’elle mordrait la petite !

 

 

Tous les téléphones de la maison étant sous haute surveillance, Ephraïm, le plaisir des fiançailles dissipé, a trouvé le moyen de contourner le problème.

Il avait bien raison ! C'est pas à 79 balais qu'il allait se laisser marcher sur les pieds.

Non-mais, il n’allait tout de même pas se laisser mourir de chagrin en soupirant après les charmes de sa belle-sœur. Il avait bien entendu Sélène dire qu’elle avait acheté un portable au Bazar rapidos, il y s’y rendit en pleine nuit, avec la voiture d’Alpherg, et avec son nouveau portable, il y donna rendez-vous à Emilie.

Seulement voilà, il n’avait pas pris le temps d’enfiler une tenue décente quand il avait filé en douce. Et Mlle Ladentelle, la vieille bique à cheval sur les principes, ne s’est pas privée de le lui faire remarquer.

Il a eu beau essayer de lui expliquer qu’y avait urgence, qu’il ne faisait que passer. Elle n’a rien voulu entendre, elle est plus fermée qu’une huître. Pas moyen de discuter avec elle, elle ne pense qu’à sermonner.

 

Du coup, son rendez-vous avec Emilie s’est terminé à la maison. Dans la voiture, pour être précis. Ah, il s’en est passé de belles dans cette voiture, moi je vous le dis ! Heureusement qu’il avait remonté les vitres.

En tous cas, une chose de sure, Emilie n’est pas difficile. Y en a qu’auraient demandé à aller voir les lieux de plaisir, à faire les boutiques, à dîner au restaurant… elle non. Du moment qu’elle s’est envolée au 7ème ciel, même dans des conditions spartiates, elle a trouvé le rendez-vous "paradisiaque".

 

 

Sélène n’avait pas eu vent du rendez-vous. Moins cruelle qu'elle n'en avait l'air, elle veillait à ce qu’Ephraïm puisse avoir son content de satisfactions, pour l’aider à oublier Emilie. Et elle avait trouvé un biais.

-Puisque papa aime tellement les fêtes conventionnelles, pourquoi tu ne te fiancerais pas Alpherg ?

-Moi ?!

Ben-oui, lui, qui d’autre ? Le mariage, Sélène le gardait pour le moment ultime, quand son père, qui commençait à avoir une mauvaise toux, finirait par cracher ses poumons et son âme.

Pssst; trouvez pas qu’il a un faux-air de John Travolta, Alpherg ?

 

 

-Ben-oui, toi ! T’avais bien une idée en tête, quand t’as fait emménager Marie Noëlle.

-Oh, mais je sais pas si elle serait d’accord. Je veux pas d’histoires, moi !

-T’as un bon moyen de le savoir, lui a fait judicieusement remarquer Sélène.

-Ah-oui ? Et lequel ?

-T’as qu’à lui poser la question !

CQFD.

 

 

Alpherg a promis d’y réfléchir. Le soir, sur l’oreiller, il a tâté le terrain.

-Marie-Noëlle, je sais bien que c’est du dernier ringard, mais… ça te dirait qu’on se fiance ?

Elle lui a éclaté de rire au nez.

-Pourquoi tu me demandes ça ? Je suis une femme libérée, moi ! Pas question de me laisser mettre la bague au doigt. A moins… s’est-elle ravisée soudain.

-A moins ???

-A moins, qu’elle vaille le coup, la bague ! Si tu me promets qu’elle fera pâlir toutes les copines de jalousie, je me laisserais peut-être tenter. Mais… que ce soit bien entendu, ça ne m’engagera à rien.

Eh-ben, au moins les choses sont claires : elle veut bien accepter le bijou, mais pour ce qui est des valeurs qui y sont associées… ce sera une parodie de fiançailles.

 


 

Le lendemain, Alpherg lui a présenté le plus gros diamant du marché.
C’est plus Travolta qu’il me rappelle, c’est Richard Burton.
Marché conclu. Il a pesé lourd dans la balance, n’empêche, le diamant.

 

 

Nathel y a mis le temps, mais il a fini par le décrocher, son premier 20/20.

Il en aura passé du temps à se gratter la tête sur ses devoirs. Mais grâce à la voiture d’Alpherg, il n’a jamais manqué l’école. Même s’il lui est parfois arrivé d’y aller avec une demi-heure de retard. Je vais finir par penser que c’était pas à fonds perdus, cette voiture. Y a des avantages, c’est certain. D’ailleurs, de la voiture d’Alpherg, c’est devenu la voiture familiale. Tout le monde l’emprunte à tour de rôle.

Faudra peut-être qu’ils pensent un de ces jours à en acheter une moins… enfin, vous voyez ce que je veux dire. Je suis pas bégueule, mais tant qu'à faire... celle-là, c’est vraiment la honte !

 

 

 Si je vous dis 22 ? Vous me répondez ????

-V’là les flics !

Pfeuh, je vois pas le rapport !

Non, 22, c’est le nombre de meilleurs amis de Mahlaut. Ah, elle peut se la péter, elle la soigne sa popularité. C’est bien simple, elle ne fait que ça !

Le téléphone, c’est son outil de travail, l’énergiseur son carburant. Toute la sainte journée, elle relance ses amis, et quand elle a un moment creux, elle soigne ses relations familiales.

C’est elle qui a aidé Nathel à faire ses devoirs, c’est elle qui se bat avec la nounou pour changer les couches de Zosma. C’est elle encore, qui sait distribuer des compliments aux parents, sans lésiner sur la quantité, comme les pubs dans la boîte aux lettres.

Tu m’étonnes qu’elle monte sa cote !

 

 

J’irai pas jusqu’à dire qu’elle est toujours sincère, parfois, le soir, il lui arrive de craquer.

-J’en ai MARRE d’être sympa avec tout le monde ! Ah, vivement que je termine mon rêve et que j’en finisse avec ce cauchemar. Ce jour-là, je leur sortirai enfin leurs quatre vérités, et je peux dire que ça va saigner !

 

 

 

Faut pas lui jeter la pierre trop vite. C’est pas facile de soigner sa popularité, croyez-moi. C’est presque un métier qui demande de l’organisation. Mais Mahlaut, c’est la reine de l’organisation. A 7 heures pétantes, elle consulte son agenda, et elle commence sa dure journée.

-Hummm, voyons-voir, on en est où dans les niveaux ? A 55 ça craint. Haute priorité, les appeler avant qu’ils me rappellent à l’ordre. Après, faut joindre les injoignables : enfants et ados townies, toujours à l’école et toujours pressés de rentrer chez eux après. La première corvée épuisée, un peu de détente en prenant des nouvelles de mes filles à l’université, et puis… juste un break pour le déjeuner, un petit détour aux toilettes et je m’y recolle. Reste les fainéants, ceux qu’ont pas de job, toujours prêts à papoter et les NPC, qui valent pas mieux. Ouf, j’ai épuisé le répertoire.

 

 

Ah, c’est pas le tout, maintenant, faut recevoir les amis, ceux qui se tâtent encore pour savoir si je suis vraiment leur meilleure, meilleure-amie. Mais quand ils hésitent de trop, au-delà de 100 points de relations, moi je les renvoie dans leur foyer. Je leur donnerai de mes nouvelles régulièrement, histoire de faire grimper la cote journalière.

Qu’est-ce qui me reste à faire maintenant ? Des nouvelles rencontres. Ben tiens donc !

Et où je vais les faire ces rencontres, si c’est pas en ville ? Allez, un petit coup de parfum, ça les attire. Enfin, pas ceux qui y sont allergiques, mais c’est pas la majorité.

 

 

Et c’est comme ça, qu’après sa journée bien remplie, Mahlaut prend le volant de la voiture pour aller en repérage. Aujourd’hui, elle a donné rendez-vous à Luc, un ex-petit ami de Zaniath, qui se la joue cool avec ses tresses et son pétard.

Où elle va bien pouvoir l’emmener ? C’est pas le genre resto chicos, plutôt celui de la cafète. Mahlaut sait se montrer psychologue. En route pour la cafétéria des années 50.

 

 

 

Elle a mis en plein dans le mille. Ca lui plaît beaucoup au beatnik, la cafétéria.

-Ouuuais, c’est super, dis-moi. Tu crois qu’on peut faire des photos délire? J’aimerais bien garder un souvenir de la soirée.

Mahlaut, elle est comme moi, elle en sait rien. Mais elle se laisse pas démonter.

-Bien sûr qu’on peut ! Et puis on pourra danser aussi, si tu veux, doit bien y avoir un juke-box, ça se faisait beaucoup dans ces années là.

 

 

Y avait tout ce dont ils rêvaient, et même un billard. Ils ont dansé un slow devant le juke-box. Le type était plutôt content, il trouvait que le rendez-vous était top. Il regrettait pas trop de se montrer avec une vieille. Du moment qu’elle rechignait pas à payer…

Mais surtout, je suis pas trop sûr qu’il avait les yeux en face des trous. Me semblait planer à mille lieues.

 

 

Ils ont dîné en amoureux. Mahlaut a commandé des homards. C’est pas tous les jours qu’il pouvait en manger des homards, le beatnik. Il a sucé les pinces en se pourléchant. Et il n’oubliait pas de s’arroser le gosier de vin blanc entre deux bouchées.

Pendant ce temps là, le score grimpait. Il était pas loin de penser que ce rendez-vous était… paradisiaque.

 

 

Mais il a fallu que la mère Ladentelle rapplique, fesses serrées et bouche pincée.
Elle a fait la morale à Mahlaut.

-C’est pas une honte, à votre âge, de vous afficher avec un jeune ? Ca s’appelle un détournement de mineur, ça madame. Et vous savez ce qu’on leur fait aux détourneurs dans cette ville ? On les met en tôle, pour leur apprendre le savoir-vivre.

-Hé, la vieille, t’est toc-toc, ou quoi ? Lui a répondu Mahlaut en se vrillant l’index sur la tempe. Où t’as vu jouer qu’il était mineur ? C’est un adulte, aussi vrai que je m’appelle Mahlaut.


L
’adulte, qui se la jouait jeune, commençait à baliser. Manquerait plus que la vieille appelle la police. Il avait dans sa tabatière de quoi trembler dans ses chaussettes.

-Bon-ben, c’est pas que je m’ennuie, mais je crois bien qu’il est l’heure que je rentre. On se fait signe ? T’inquiète, c’était top ton rencard. J’en garderai un bon souvenir.

Plantée au milieu de la cafète, Mahlaut a vainement essayé de taper la discute avec le cuisinier. Mais elle en a profité pour marquer des points avec quelques habitués.

De futurs meilleurs amis, à n’en pas douter.

 

 

Avec tout ça, le temps passait. Zosma avait fini par grandir. Mahlaut en profita pour s’en faire une grande amie en lui apprenant à marcher. Sélène se chargea du bla-bla, et Samson du pot, comme il se doit. Je l’avais bien dit que ce serait une pure merveille, celle-ci encore.

Pour l’avenir, je pouvais dormir sur mes conduits auditifs. Je parle plus de mes oreilles, elles sont devenues diaphanes, comme le reste de mon corps d’ailleurs, j’ai l’impression de devenir un peu plus transparent au fil du temps. A la fin du challenge, on me verra plus.

M’enfin, transparent ou pas, pour le moment, je suis encore là !

 

 

Qu’est-ce qu’il fallait pas faire pour maintenir Ephraïm en platine.

Sélène avait tenu sa promesse, à l’aurore de ses 80 ans, elle s’était passée la corde au cou en épousant Samson. Elle aurait pu tomber sur pire, remarquez bien.

Mais c’est qu’il s’accrochait aux branches, le vieux, et il avait pas encore décidé de tirer sa révérence.

 

 

Pour la première fois dans la famille Dubagne, on a eu un vrai retraité. C’est vrai qu’à 80 ans, Ephraïm ne pouvait se voir reprocher d’avoir coûté cher à la sécu. Et puisqu’il voulait prendre sa retraite… qu’il peigne donc deux/trois chefs d’œuvres, histoire de contenter Mahlaut de manière posthume, et qu’il arrête de geindre et de tousser comme un perdu.

S’il avait eu la mauvaise idée de claboter au boulot, ç’eut été bien la peine de céder à tous ses caprices depuis quelques années.

 

 

Pour rester en forme, il avait ses petits secrets.

Non, il n’avait pas rompu avec Emilie comme l’exigeait sa fille. Il la voyait plus que jamais.

Le matin, il faisait les cent pas dans la cuisine en attendant l’heure bénie où la maison se viderait de ses habitants pour lui demander de le rejoindre.

Mahlaut était dans la confidence, et elle s’en moquait pas mal des frasques du pépé.

Elle devait bien avouer qu’elle même… sans aller jusqu’à l’extrême, était bien contrainte quelquefois de flirter outrageusement pour affermir ses relations. Elle traînait comme ça derrière elle deux/trois cœurs d’entichés légers.

 

 

Nathel avait soif de connaissances. Depuis qu’il avait ramené son 20/20 il n’entendait plus se laisser placer au fond de la classe avec les cancres. Il s’apprêtait donc à étudier le nettoyage, quand il ressentit des picotements dans les jambes. Il était temps pour lui de grandir.

Tout le monde voulut le féliciter, et Emilie, qui aurait eu tout intérêt à faire oublier qu’elle s’était endormie dans le lit d’Ephraïm, au lieu de disparaître comme d’habitude avant l’arrivée de Sélène, était aux premières loges.

Tout le monde applaudit quand il annonça qu’il voulait se consacrer à la connaissance, comme ses parents.

Brave garçon ! Enfin, un qui renouait avec la tradition familiale.

 

 

Mais… la présence d’Emilie n’avait pas échappée à Sélène. Je disais bien qu’elle aurait eu intérêt à se faire oublier. Quand elle voulut partir en catimini, Sélène lui a sauté dessus.

-Qu’est-ce que tu fais là ?! Je croyais t’avoir interdit de remettre les pieds à la maison.

-Je suis venue voir ton père, et lui apporter un bouquet de roses en souvenir de notre dernier rendez-vous.

Sélène fulminait. Elle était sur le point de lui dire où elle pouvait se mettre ses roses, quand elles entendirent de grands cris, venant de la salle de bain.

 

 

 

 

 

 

 

 

Craignant le pire, et n’ayant cure des mises en garde, Emilie se précipita, Sélène sur ses talons. La mort était déjà en train de servir le cocktail qui tue. Ephraïm n’offrit aucune résistance. Sourire aux lèvres et l’air béat, l’ancêtre a fait ses valises, à l’heure où il aurait dû fêter son 81ème anniversaire. Il s’en est allé bienheureux d’échapper à la scène où Sélène s’en prenait à Emilie.

-Tu vois ce que tu as fait ! Papa, c’était du bois de centenaire, mais avec toutes vos folies, il est mort à la fleur de l’âge.

Encore heureux ! Elle croyait tout de même pas qu’on allait encore passer 20 ans à le surveiller, comme le homard dans le four un jour de visite du directeur.

Je suis jaloux !

Non-mais, visez un peu la tombe d’Ephraïm. C’est en la voyant, que j’ai réalisé que j’avais été truandé par les marbriers de Vipercanyon. On m’avait assuré qu’y avait pas mieux comme stèle, que c’était ça, une tombe en or. On m’avait pris pour un pigeon, oui !

Parce-que faut pas croire qu’elle coûtait plus cher, celle-là. Normalement j’y avais droit, mais les Pompes Funèbres ont préféré mettre la différence dans leur poche.

Je suis véreux ! Et dans tous les sens du terme.

Ennnfin, faut bien que je me résigne à le voir jouer les vedettes du cimetière. Surtout avec le gros bouquet de roses rouges que lui a offert Emilie. Sélène voulait le mettre aux ordures, mais elle s’est laissée convaincre de n’en rien faire. Tout le monde lui assurait qu’Ephraïm lui en voudrait à mort.

 

 

Partager cet article
Repost0
3 septembre 2005 6 03 /09 /septembre /2005 00:00

Une place de libre chez les Dubagne, ça s’arrose.

Celle qui a le mieux trinqué, c’est Zosma. Elle adorait son grand-père. Trop jeune pour se consoler avec l’héritage, elle a eu du mal à encaisser le choc.

Heureusement qu’un rien les distrait, les bambins. Samson, récemment promu général, lui a lu des histoires à dormir debout où les gentils fantômes viennent gentiment vous border le soir dans votre plumard. Et Mahlaut en a profité pour asseoir sa position de meilleure amie.

 

 

Sauf que les places libres, à la maison, elles le restent pas très longtemps.

Alpherg a sauté sur le créneau pour faire un bébé en traître.

Faut vous dire que Marie-Noëlle, elle a un petit pois dans le cerveau. Elle voulait pas d’enfant, ça non ! Seulement, elle faisait rien pour. Elle faisait confiance à Alpherg pour lui éviter le ballon. C’est bien le moins qu’elle pouvait attendre d’un joueur de foot.

Oui-ben, le joueur, il a été trop content de marquer un but. Je vous raconte pas la scène qu’elle lui a fait quand elle a commencé à être prise de nausées.

De ce jour là, elle qui ne servait déjà pas à grand-chose, s’est déclarée trop fatiguée pour lever le petit doigt. Elle passait son temps à lambiner et à dormir sur le canapé, en attendant que grossesse se passe.

Vous z’allez quand même pas me dire que ça fatigue à ce point durant les premier mois.
Ca se voit même pas, qu’elle est enceinte. Qu’est ce que sera dans neuf mois !

M’en parlez pas !

Elle a promené son petit ventre rond comme la calamité du siècle, en se traînant de chaise en chaise. J’en ai connu des feignasses, mais celle-ci bat tous les records. Elle passe son temps à siroter du café en se plaignant qu’elle est fatiguée.

Mahlaut se retient de la bousculer, comme elle compte s’en faire une amie, elle fait semblant d’être aux petits soins.

-Te fatigue pas à aller jusqu’à la table, je vais te servir ton omelette au comptoir.

-Ah, merci Mahlaut, si tu savais comme ce bébé me tue.

-Je sais bien, ne fais pas d’efforts, tu risquerais de te fatiguer, ce serait dommage, tu auras besoin de toutes tes forces pour l’accouchement.

-Au moins toi, tu me comprends. Je ne sais pas comment font les autres.

De deux choses l’une, soit le bébé sera électrique, avec tout le café qu’elle avale, soit il sera anémique. Peut être même les deux. Parce que c’est pas pour rien qu’elle est toujours fatiguée. Madame a peur de grossir. Elle veut garder la ligne et ne mange qu’en cas d’extrême nécessité. Y en a qui mangent comme quatre, d’autres pour deux, elle, elle se contente de picorer. Etonnez-vous qu’elle manque de forces au point de piquer des pois dans son chili, après ça.

Une autre qui se retient de lui dire ses quatre vérités, c’est Sélène. Elle a été nommée metteur en scène, et pour son nouveau travail, elle s’est refait un look. Elle va, elle vient, elle téléphone, elle ne tient pas en place. C’est vous dire si la mollasse a le don de lui taper sur le système.

Le général Samson, trouve que sa femme est de plus en plus séduisante. Il lui fait de grandes déclarations

-Sélène, les années qui passent, semblent t’épargner. Il faut me donner ton secret pour rester toujours aussi fraîche, si près de la cinquantaine.
-Je m’abreuve d’amour et d’eau fraîche, lui répond Sélène en riant. Plus émue qu’elle ne veut l’avouer par ces démonstrations de tendresse.

La petite Zosma a grandi en miracle de la nature. Je vous avais dit qu’elle serait belle. Ca se devine ces choses là. En attendant, son frère faisant la vie pour entrer à l’université, elle a hâte que le bébé naisse.

-Pourvu que ce soit une fille, je pourrais m’en faire une copine. Dis, maman, c’est quand qu’elle va l’avoir son bébé, Marie-Noëlle ? Elle est pas tellement grosse, je trouve.

-Tu n’as plus beaucoup à attendre, ça ne saurait tarder à présent, lui assuré Sélène en soupirant.

Je comprends qu’elle se soit inquiétée, la gamine. A son dernier mois de grossesse, Marie-Noëlle avait à peine plus de ventre que Mahlaut. Mais ça ne l’a pas empêchée de mettre au monde une petite fille viable.

Va quand même pas falloir lésiner sur les biberons, si on veut qu’elle prenne du poids. C’est un véritable avorton.

 

 

Zosma sauta de joie, quand on lui présenta Eliah. Mais Marie-Noëlle n’avait pas la fibre maternelle. Elle la refila à Mahlaut.

-Tiens, tu as l’habitude avec les bébés, moi je saurais pas m’en occuper.

Comme c’est commode !

C’est vrai que du côté fibre maternelle, Mahlaut avait fait ses preuves. Mais là…

-C’est que… j’ai encore besoin de cinq amis, et le temps presse. Je suis plus toute jeune, je vais sur mes 75 ans. Je ne sais pas si j’aurai bien le temps de m’occuper de ton bébé.

-Il t’en manque combien ? Cinq ? Et bien, si tu élèves ma fille, tu pourras m’inscrire sur ta liste. T’en auras plus que quatre à trouver.

Quel culot !

 

 

Non-mais quel culot, avouez !

Qu’est ce qu’elle avait de si urgent à faire, au lieu de s’occuper de son nouveau-né ?

-Je prends la nouvelle voiture, je me suis inscrite à la thalasso, il faut que je retrouve ma forme, a-t-elle déclaré.

Elle pouvait pas grimper à l’étage et utiliser l’appareil de musculation, comme tout le monde ? Non, il fallait qu’elle aille se montrer en ville, dans le fameux établissement fréquenté par le gratin qu’a abusé des restaurants. Visez le luxe de l’établissement, c’est pas pour des fauchés comme vous et moi (enfin, moi, quand j’ai débuté, parce que maintenant… Crésus-Dubagne, qu’on devrait m’appeler, il y a 1 125 000 $ sur le compte en banque).

 

 

Oui, tu peux faire la maligne, c’est pas en tournant dans la roue que tu vas les perdre les 100 grammes-souvenir de ta grossesse.

Je me doutais bien que la remise en forme, c’était le prétexte. Dès que la nuit est tombée, Marie-Noëlle s’est dirigée vers une boite de nuit.

Profitez-en pour jeter un œil sur la nouvelle voiture. C’est pas encore ça, mais c’est plus sobre. On se demande pourquoi ils ont acheté une familiale, vu que lorsqu’ils vont en ville, ils sont deux, au plus, dedans.

Elle a dansé collée-serrée durant une bonne partie de la nuit. Pendant ce temps, Alpherg et Mahlaut étaient de corvée de biberons. Mais elle s’en moquait pas mal des biberons, elle ne pensait qu’à son plaisir.

S’il y avait eu une justice, elle aurait croisé un quidam qui aurait su apprécier ses charmes.

Je sais bien que la nuit tous les chats sont gris, mais celui-là, il l’était particulièrement. Moi qui suis dans la confidence, je peux vous dire qu’on risque pas de le croiser en sortant de jour. C’est un vampire, je les renifle à cent lieues. Mais, à part moi, qui me languissais dans la voiture, qui le voyait ? Pas Marie-Noëlle en tous cas.

Quand elle a fini par rentrer, Alpherg était furax

-Où étais-tu ?

-Tu vas pas commencer à me faire une scène. Je suis sortie, j’ai bien le droit de sortir, non ?

-Pas jusqu’à 5 heures du matin ! Pas en abandonnant ta fille ! T’as oublié que tu avais une fille ? Ca crée des responsabilités, on ne sort pas quand on est une mère responsable, on reste à la maison et on s’occupe de son bébé.

-MON bébé ! TON bébé, tu veux dire. J’ai jamais demandé à devenir mère, moi. Et puisque tu le prends sur ce ton, tu l’as voulu, à toi de t’en occuper. Moi, j’en ai déjà ma claque. Je pars, et n’essaye pas de me retenir, ce serait inutile. Je veux profiter de ma jeunesse, pas devenir une mère à gosse, puisque c’est le seul programme que tu me proposes.

 

 

Marie-Noëlle partie, à 77 ans, Mahlaut s’est retrouvée avec un bébé sur les bras. Vous me direz, restait le père. Mais quand même !

Alpherg, tout occupé à penser pognon, n’en avait guère pour sa fille. Il venait de fêter le cap des 25 000 $, autant vous dire qu’il avait du pain sur la planche à billets,  avant d’arriver à 100 000 $. Mais tout espoir n’était pas perdu.

 

Il arrivait toutefois que Mahlaut demande à Alpherg de s’occuper d’Eliah. C’est qu’elle avait toujours espoir de réussir son rêve impossible. Quatre nouveaux amis, ce n’est pas la mer à boire. Dans ces moments là, Alpherg oubliait d’arroser les arbres à billets, et plusieurs d’entre eux crevèrent. N’en restait bien assez. C’est bien beau les arbres à billets, mais ça prend un temps fou et c’est de petit rapport. Il devait aussi s’occuper de sa carrière professionnelle. Il avait de la chance, Eliah poussait bien, pleurant rarement grâce aux bons soins dont l’entourait sa grand-mère.

Quand elle ne jouait pas les mères de substitution, Mahlaut allait à la pêche aux nouveaux amis. C’est pas dans une boutique de fringues que j’aurais eu l’idée d’aller, mais elle mène son jeu comme elle veut. Moi, je suis, et c’est déjà pas mal.

Dire que pour me traîner dans les magasins de mon vivant, Jeanne aurait toujours pu rêver. Maintenant, j’ai l’impression de passer mon temps à ça. C’est peut-être pas le pied, mais si vous croyez que le cimetière c’est mieux. Ennnfin, ça aide à passer le temps.

Oui-bon, elle a bien rencontré un nouveau townie qui la trouvait à son goût, mais c’était pas réciproque. Faudra lui dire au townie de prendre sa douche avant d’aller faire les boutiques. L’odeur de dessous de bras, Mahlaut ne supporte pas. C’est qu’elle a le nez fin depuis qu’elle s’asperge de parfum, et elle entend que tout le monde fasse comme elle. Le townie puait, donc, c’était râpé.

Elle s’est rabattue sur un de la tribu des Mignon : Hervé. Encore un ex de Zaniath, mais pouvez-vous me dire, qui d’un peu ancien dans cette ville n’était pas un ex de Zaniath.
Il était jeune, il était beau, il sentait bon le sable chaud et Sexims, l’eau de toilette pour hommes. Mahlaut n’a pas hésité à danser un slow avec lui au milieu de la boutique, sur la musique que diffusaient les haut-parleurs. Ca me semblait plutôt bien parti.

Ils se sont quittés complètement entichés l’un de l’autre en se promettant de se revoir bientôt. Mais Mahlaut, qui n’entendait pas mourir idiote, voulait absolument aller voir un bowling.

Puisque maintenant on a une voiture et qu’on paye pas l’essence, nous, hé-hé, ce serait bête de ne pas en profiter. J’allais enfin savoir à quoi ça ressemblait là-dedans.

Wouah, pas mal ! Moi, il aurait fallu me payer pour faire une partie de quilles, mais un petit billard, j’aurais pas été contre. C’était flashy en diable, plein de spots de couleur. Y a pas à dire, c’est un peu mieux que les boutiques de fringues. Je regrette pas trop de suivre Mahlaut dans ses déplacements, il lui arrive de dénicher des endroits sympas quelquefois.

Question de s’y faire des amis, c’est une autre paire de manches. Elle a bien essayé de lier connaissance avec les habitués au comptoir, mais ils l’ont toisée de haut.

-Fais-nous voir de quoi tu es capable, et on en reparlera, lui a dit une greluche, haut perchée sur son tabouret. Normalement, on joue en équipes, la prochaine fois, tâche de venir accompagnée.

-Fais-nous voir ce que tu sais faire, elle est givrée, cette fille ! J’ai jamais touché une boule de bowling de ma vie. Je sais même pas comment on met les doigts dans les trous, a grommelé Mahlaut. Elle avait bien l’appréhension de se retrouver à plat ventre sur la piste,  mais elle ne s’est pas dégonflée.

-Oui, ben ça doit pas être bien sorcier de dégommer des quilles, y a qu’à viser droit.

Bravo Mahlaut, elle a fait honneur à la famille. Elle a réussi un strike du premier coup. Les habitués, qui croyaient qu’ils allaient se marrer, en sont restés comme deux ronds de frite. On aurait dit qu’elle avait fait ça toute sa vie.

Elle aurait pu profiter de sa gloire pour faire plus ample connaissance, mais elle craignait de ne pas pouvoir renouveler son exploit, et elle a préféré partir avec son auréole, en se redressant, fière comme un petit banc.
Rhô, comme Artaban, si vous voulez. Si on ne peut plus plaisanter.

N’empêche, sa virée en ville aura été bénéfique. Le lendemain, elle invitait Hervé Mignon à la maison, et en trois coups-trois mouvements, elle s’en était fait un grrrand ami. Et de 27 !

 

Y a des moments comme ça où tout baigne. Samson, à son tour, a été mis devant le même cas de conscience que Kalliste en son temps. A croire qu’ils ne tirent pas les leçons du passé dans l’armée. Un météorite, ou un satellite, mais c’est pas le problème, menace de s’écraser sur la terre. Faut-il essayer de l’intercepter ou le pulvériser ? Samson est bien au courant de l’histoire qu’Ephraïm a raconté, maintes et maintes fois, à table, quand il commençait à radoter.

-Faut le pulvériser, mon commandant, y a pas à tergiverser.

Et toc ! 50 000 $ de récompense. Aaaah, ça fait du bien aux finances.

Dans la foulée, Sélène s’est réveillée vieille.

Bon, là, y a pas de quoi pavoiser. Mais le cadeau d’anniversaire, il était pas piqué des hannetons non plus. Même cas de figure que pour Hélios. On lui demande un petit film pour vanter je ne sais quel produit. Elle leur refile une bobine qu’elle avait gardée depuis le lycée, avec des petits lapins roses et bleus. Le commanditaire est si content, qu’il fait d’elle son héritière. 75 000 $ qu’elle empoche. C’est pas beau ça ?

Et puisqu’on parle d’anniversaire, c’est tombé comme de la gravelotte. D’abord, ce fut celui d’Eliah. Pour la circonstance, Alpherg avait appelé sa femme.

-Je sais bien que c’est pas l’intérêt que tu as montré pour ta fille. Mais ça t’intéresserait peut-être de savoir qu’on va fêter son anniversaire.

-Déjà !! (on voit bien que c’est pas elle qui l’a élevée, les autres, ils disent pas déjà, ils disent enfin !).

-Ouais, déjà !

-Ben, c’est que j’ai pas tellement de temps. Je passerai en coup de vent.

Ce qu’elle a fait. Et pour mieux goûter le vent, elle est restée à jouer de la batterie dans le jardin pendant que la petite soufflait ses bougies.

Et voilà la nouvelle merveille. Mais cette idée de lui mettre un smoking bleu-ciel.

Primo, ça fait plutôt garçon, deuxio, même pour un garçon…

Ennnfin, heureusement qu’on avait fait des achats, et qu’on est allé la changer vite-fait.

Ils lui ont choisi une petite robe, super chouette. Mais on vous la montrera pas, ça vous apprendra à dire qu’on est fringués ringards chez Dubagne.

Dites pas le contraire, j’ai mes sources !

Deux jours après, c’était au tour de Samson de grandir. Ils forment un beau couple de vieillards de 50 ans avec Sélène. A part les cheveux, ils se tiennent encore. Grâce à leur bon score de physique, Sélène a coupé à la culotte de cheval et au dos rond, et Samson a eu vite fait de faire disparaître un début de bedaine, en faisant quelques brasses quotidiennes dans la piscine.

On attendait, je dirai pas impatiemment, mais presque, le décès de Mahlaut. C’est que madame, avait 83 ans. Un record ! Et elle avait complété son rêve impossible en employant les grands moyens.

Jugez vous-même.

Le 30ème meilleur ami de Mahlaut… j’en grince des dents, c’était Vince Michaud, le directeur de l’école privée. Pour se l’attacher, elle avait déployé tous les atouts de sa séduction, et Alpherg commençait à regarder ça d’un sale œil. Encore un peu, elle aurait perdu son amitié.

Elle aurait été bien avancée. Heureusement que la petite Eliah savait se montrer reconnaissante des soins dont elle l’avait entourée.

Bon ! C’est à partir de ce moment, que nous autres, on a commencé à trouver le temps long.

83 ans, et toujours là !
Elle nous a même fait la surprise de nous annoncer qu’elle avait fait ses comptes et qu’elle avait rapporté 100 000 $ à la famille. Alpherg n’a qu’à bien se tenir. Il  a juste à prendre exemple.

Bon sang ne saurait mentir, il a déjà parcouru la moitié du chemin. Ce que c’est que d’aimer le pognon ! Il dépense, certes, mais il apporte sa petite contribution au challenge. Je vais peut-être commencer à le regarder d’un autre œil.

D’autant qu’il vient d’être promu entraîneur. Qu’est-ce qu’il a fait déjà, pour ça ?

Ah-oui, il a aidé un joueur à déménager un piano. D’où le rapport… enfin, il a accepté de payer les déménageurs de sa poche, et pour lui, c’était un gros sacrifice. Mais, il a en été bien récompensé, la preuve !

 

Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents