Les Sims, je suis tombée dedans quand j’était toute petite…
Ben-non ! Mais j’aurais bien aimé. Quand j’étais enfant, hélas, point de Sims, point d’ordinateur, même pas de télé, vous imaginez !
Des poupées… ça des poupées, on peut dire que je n’en manquais pas. Ma mère qui en avait été privée ne savait pas résister aux poupées. Sauf que c’est elle qui les choisissait, et que mes poupées j’en avais vite fait le tour.
Alors j’avais inventé un jeu qui ne coûtait rien et qui me permettait de faire vivre mes personnages. Je découpais dans « Modes et travaux » des hommes, des femmes et des enfants, et dans des catalogues tout l’ameublement que je pouvais y trouver, puis sur le carrelage de ma chambre je construisais une maison imaginaire. Ah-ha ! Un carreau = Une pièce. Si seulement les enfants d’aujourd’hui n’étaient pas plus exigeants !
Mais, hé mémé, aujourd’hui, il y a les Sims, alors, pourquoi se priver ?
J’avais déjà passé la quarantaine quand mon mari a ramené le premier ordinateur à la maison. Autant vous dire que je trouvais ça tout à fait inutile. Soit-disant que j’allais pouvoir y tenir mes comptes. Je ne les tiens déjà pas avec un crayon, vous pensez si j’allais m’y mettre !
A cette époque, les jeux sur ordinateur… une balle à se renvoyer entre deux barres, ping…… pong !
Ah-mais faut pas croire, on pouvait varier la vitesse !
Et puis sont apparus des jeux un peu plus élaborés, mais rien de fracassant, Pac-man, le casse-brique… Jusqu’à Little People Computer. Là c’était un peu plus intéressant, il fallait faire vivre un petit bonhomme, il prenait sa douche, faisait de la gym, mangeait et devait penser à nourrir son chien ou son chat.Je trouvais assez nul qu’il ne puisse rencontrer personne, même le livreur demeurait désespérement invisible.
Les années passent, mes enfants grandissent, et ils ont le virus ordinateur comme leur père. Avec eux, je découvre de nouveaux jeux, l’informatique est en progrès. Ils jouent à SimCity première version, aux Lemmings, aux courses de voitures et moi, je joue avec eux en pestant parce qu’ils sont toujours dessus, et que ça ne me laisse pas beaucoup de temps. Alors, je saute le pas, et je m’offre mon premier ordinateur… d’occasion.
Oui-bon, l’ordinateur, j’en avais également besoin pour mon travail. J’ai appris assez rapidement à me servir d’un traitement de texte et j’ai commencé à acheter des jeux pour moi. Je ne me suis pas précipitée sur les Sims, j’ai bien dû attendre un an. Les photos ne m’inspiraient pas, on aurait dit que les personnages étaient taillés à coup de hache. Je leur préférais César III ou les nouvelles versions de SimCity, ou encore la série des Ages of Empire. Jusqu’au jour où j’ai décidé d’essayer les Sims pour voir.
Essayer les Sims, c’est les adopter. Pour eux, je me suis fendue d’un nouvel ordinateur, de barrettes de mémoire supplémentaires au fur et à mesure qu’il y avait de nouveaux add-on. J’étais devenue Sims-addict, comme dit ma fille. Au tout début, comme beaucoup de joueurs, j’imagine, j’ai recréé ma petite famille, mes voisins, mes amis… mais j’ai rapidement considéré que c’était une erreur. La charge émotionnelle était trop forte. Alors, je me suis mise à créer des personnages inventés de toutes pièces. Et la plupart de ces personnages possédait un caractère bien trempé, pour ne pas dire un sale caractère. Je me demande à quoi ça tient !
Quand, par hasard ils n’avaient pas un sale caractère, ils étaient cousus de défauts ou de vices. J’en ai rempli tout un quartier, et je me suis mise à écrire des histoires rien que pour moi. Des histoires de quartier, où ça se jalousait, ça se trompait, ça cancannait… comme dans la vie, quoi !
A l’époque des Sims1, j’ai passé des heures et des heures à télécharger des éléments afin de réaliser des décors approchant la réalité. Mes retraités, par exemple, avaient des maisons de retraités avec des meubles ringards qui dataient de leur jeunesse, des nains de jardin que pépère fabriquait dans son atelier, des fleurs que mémère prenait le soin d’arroser, un chat, des poissons rouges et des canaris… Mais… j’y pense, j’ai des photos de cette période.
C’est le moment où j’ai commencé à écrire des chroniques sur le site officiel des Sims. Tout le monde ne parlait plus que des Sims2, que mon ordinateur ne pouvait pas encaisser, et moi, je débarquais avec mes Sims1. Toujours un train de retard ! Ah-mais, c’est que c’est dur à faire évoluer, les vieux !
N’empêche, je les aimais bien, mes petits Sims. Je m’étais promis d’y revenir, même après avoir goûté aux Sims2. Promesse d’ivrogne, dirait Roland… comment, vous ne connaissez pas Roland ? Roland et Germaine Pipelette, la commère et l’alcool... hic, ma première chronique. Tsst, tsst, quelle lacune ! Rassurez-vous, je ne vous referai pas l’histoire, surtout que je ne l’ai jamais finie. Mais si vous avez du temps à perdre, je me propose de vous faire une petite présentation de mes personnages de l’époque et des décors que je leur avais créés. En tous cas, ça me fera des souvenirs, parce que d’ici qu’un jour j’efface tous ces débuts de chroniques…